Le ministre ignorait son rôle chez UBS
Jean-Pierre Blackburn, qui était en 2009 ministre du Revenu, admet qu’il ignorait au moment de l’entrée en poste de Mme McArthur qu’elle avait travaillé à la banque UBS.
Le ministre est pourtant celui qui avait annoncé la nomination de Mme McArthur, en 2009, dans un communiqué.
« Si j’avais su, j’aurais posé des questions, je serais allé plus loin », a-t-il dit, joint par notre Bureau d’enquête. M. Blackburn nous a expliqué s’être fié à une recommandation de « la province de l’Ontario » pour cette nomination.
« NOMINATION POLITIQUE »
L’administratrice Susan McArthur explique pour sa part avoir été placée à la tête du comité de direction de l’ARC à la suite d’une « nomination politique ».
« J’ai été une partisane de la première heure de [Stephen] Harper et son équipe cherchait des administrateurs qualifiés », a-t-elle répondu à une question de notre Bureau d’enquête, sur LinkedIn.
Mme McArthur nous a écrit que le conseil d’administration de la filiale canadienne d’UBS, où elle siégeait, n’était pas au courant « des enjeux d’impôts en Suisse de [la maison-mère] UBS ».
Au sujet de la lutte à l’évasion fiscale offshore à l’ARC, elle nous a écrit : « Je ne peux pas discuter de ce qui a été discuté au conseil de l’ARC, c’est confidentiel ».
Dans une entrevue à La Presse en août 2009, soit le même mois où Mme McArthur entrait en poste, Jean-Pierre Blackburn avait assuré « vouloir imiter les États-Unis dans l’affaire UBS ».
Il avait également dit qu’une rencontre aurait lieu « début septembre » 2009 avec la haute direction d’UBS, et que si UBS refusait de collaborer, le gouvernement canadien irait « en justice pour obtenir ces informations ».
Il n’y a finalement jamais eu de rencontre, nous a-t-il avoué au téléphone, cette semaine.