Le Journal de Montreal

Un pompier poursuit la Ville pour 125 000 $

Il a été libéré dans une enquête de l’UPAC

- MICHAËL NGUYEN

Un pompier-enquêteur de Montréal accusé sans preuve dans une enquête de l’UPAC sur la corruption intente une poursuite de 125 000 $ contre la Ville de Montréal, qu’il accuse de négligence.

« Ce qui m’étonne dans cette affaire, c’est que si les services incendies ont été stupides, pourquoi la police l’a aussi été ? C’est une aberration », s’exclame l’avocat Alain Arsenault, qui pilote la poursuite civile intentée par Luc Désy.

Désy, un pompier-enquêteur du Service de sécurité incendie Montréal [SIM] de 49 ans, a vu sa vie drastiquem­ent changer en 2015, lorsqu’il a été accusé de corruption.

« Il a été arrêté devant l’école d’un de ses enfants, en présence de ses enfants, de sa conjointe et de nombreux parents », indique le document de cour rendu public hier au palais de justice de Montréal.

AUCUNE PREUVE

Les autorités lui reprochaie­nt d’avoir reçu un pot-de-vin afin de falsifier un rapport sur la cause d’un sinistre, dans le but de flouer une compagnie d’assurance. Lors de l’enquête préliminai­re, 30 mois plus tard, une juge a toutefois statué qu’il n’y avait pas de preuve contre l’accusé.

Pire encore, Désy affirme maintenant que c’était lui la victime dans l’affaire de corruption. Dans la poursuite civile, il explique qu’un homme a bel et bien tenté de le corrompre. Sauf qu’au lieu d’accepter, le pompier-enquêteur explique avoir d’abord refusé avant de prévenir un collègue.

« Désy a même informé ses supérieurs de cette tentative de corruption », peut-on lire dans le document de cour.

Il a malgré tout été accusé, puis suspendu sans solde.

Désy reproche ainsi au SIM d’avoir porté plainte contre lui, alors qu’il avait lui-même informé ses supérieurs de la tentative de corruption, et surtout qu’il avait refusé le pot-de-vin. Il reproche aussi à la police de Montréal – qui a d’abord reçu la plainte – d’avoir fait une « enquête négligente », et de l’avoir arrêté sans motif.

À moins d’un règlement à l’amiable, l’affaire sera présentée à un juge dans les prochaines semaines.

Contactée par Le Journal, la Ville de Montréal n’a pas souhaité commenter.

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LUC DESY Pompier

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