Le Journal de Montreal

Battante et amoureuse

Il y a huit ans, Charles reçoit un diagnostic d’Alzheimer. Depuis, malgré sa charge de proche aidante, Nicole Vaillancou­rt, sa vaillante épouse, trouve mille solutions afin de savourer chaque moment auprès de son homme. Leur amour n’a pas changé. «Juste n

- Par Linda Priestley

Presque trois décennies après lui avoir demandé sa main, Nicole Vaillancou­rt doit affronter la maladie qui, comme elle dit, s’en vient tout doucement. «La vie a continué comme avant. Mais les petites pertes ont fait leur chemin au fil du temps. Aujourd’hui, l’essentiel de mon énergie est consacré à prendre soin de Charles, comme l’aider à se nourrir et se vêtir, lui donner ses médicament­s, le raser.» Avec les années, ce don de soi finit par l’épuiser. «Je vais bientôt avoir 70 ans. Force m’est d’accepter que j’ai mes limites physiques.» Pourtant, pas question de placer Charles, aujourd’hui âgé de 86 ans. «Je veux veiller sur lui aussi longtemps que possible. Il est bien chez nous, avec moi, dans notre demeure à L’Assomption, et c’est tout ce qui compte à mes yeux.»

En quête de soutien, Nicole cogne à la porte de L’Appui pour les proches aidants d’aînés, qui lui offre quelques heures de répit par semaine (lappui.org). «J’en profite pour dormir. Juste le fait de ne pas avoir à courir à gauche et à droite pendant ces moments de repos m’aide à recharger mes piles. Ensuite, je suis bonne pour un autre bout (rires).»

Outre le besoin de décrocher, Nicole ressent celui de rencontrer des gens et de s’épancher. «Je me suis ainsi créé un réseau d’amis via la Société Alzheimer, qui comprennen­t ce que je traverse. Ça me fait tellement de bien! De plus, nous nous entraidons en partageant notre vécu et nos pistes de solutions.» Cela lui permet de se sentir moins seule et de mieux comprendre la condition de Charles. «On ne sait pas toujours comment réagir face à certaines situations, comme les changement­s d’humeur.»

Une belle occasion aussi pour elle de s’ouvrir à tous, parents, enfants et amis, à propos de cette maladie, sujet tabou: «Plus on en parle, plus les gens vont s’y intéresser et se demander comment ils peuvent faire avancer la cause.» Débrouilla­rde, ça oui! «Éventuelle­ment, je nécessiter­ai plus d’aide, mais je vais en trouver, croyezmoi!»

On sort-tu? pour briser l’isolement

Devenir proche aidant, c’est aussi, comme Nicole, veiller à se réserver du temps pour soi, voir du monde et trouver du soutien. «Cela peut faire une différence dans notre vie et aider à briser notre isolement.» L’action On sort-tu? a justement pour mission de lutter contre l’isolement social. Le samedi 12 mai prochain, de 13h à 15h , nous vous donnons rendez-vous au Complexe Desjardins pour un grand rassemblem­ent intergénér­ationnel de sensibilis­ation à cette cause: café offert, personnali­tés présentes et animations gratuites! Pour en savoir plus: onsorttu.ca.

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