La course à l’arme atomique relancée au Moyen-Orient ?
WASHINGTON | (AFP) Au lendemain de son retrait fracassant de l’accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump se retrouve isolé face à ses alliés européens, engagés hier dans une course contre la montre pour convaincre l’Iran de ne pas relancer la course à la bombe atomique au Moyen-Orient.
Le président des États-Unis, qui a choisi mardi l’option la plus radicale en rétablissant toutes les sanctions levées depuis la signature de ce texte emblématique en 2015, a réitéré sa menace : si l’Iran « relance son programme nucléaire », « il y aura des conséquences très graves ».
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L’Arabie saoudite, un des rares pays, avec Israël, à soutenir fermement le choix de Washington contre leur bête noire commune, l’Iran chiite, a aussi adressé sa mise en garde. « Si l’Iran se dote d’une capacité nucléaire, nous ferons tout notre possible pour faire de même », a prévenu sur CNN le chef de la diplomatie du royaume sunnite, Adel al-Jubeir.
Ces avertissements ne masquent pas l’isolement américain, alors que les risques d’escalade font craindre de nouveaux conflits. Le ministre américain de la Défense Jim Mattis, considéré comme modéré, a assuré hier que la diplomatie restait la voie privilégiée face à la République islamique.
Mais pour l’instant, les Européens ont pris les discussions en main sans les Américains, que Londres a exhortés « à éviter toute action qui empêcherait les autres parties de continuer à faire que l’accord fonctionne ».
MACRON RASSURANT
Le président français Emmanuel Macron, qui reste en première ligne après avoir échoué à infléchir la position de Donald Trump, s’est longuement entretenu par téléphone avec son homologue iranien Hassan Rohani.
Selon Paris, les deux hommes vont « poursuivre leur travail commun » pour continuer à appliquer le « plan d’action » de 2015. Hassan Rohani, un des pères du texte, a dit à Emmanuel Macron qu’il ferait « tout pour rester dans l’accord », a rapporté la présidence française.
Car si Téhéran n’a pas immédiatement claqué la porte à son tour, M. Rohani tout comme l’ayatollah Ali Khamenei, ont réclamé des garanties solides et « réelles » des Européens.
« Si vous ne réussissez pas à obtenir une telle garantie définitive – et je doute réellement que vous puissiez le faire – à ce moment on ne pourra plus continuer comme ça », a dit le guide suprême iranien.