L’armée mexicaine d’Hydro
Chez l’armée américaine, on se plaît à railler l’armée mexicaine qui comporterait davantage de colonels que de soldats. Voilà l’Hydro-Québec dépeinte lundi par mon collègue Pierre Couture. Notre société d’État embauche toujours plus de cadres haut placés en même temps qu’elle congédie des travailleurs.
L’armée entretenant trop de colonels n’a bientôt plus les moyens de se payer des soldats. Ça coûte cher, un officier de haut rang ! Alors, il faut couper dans les effectifs de base. Puis, comme rien ne fonctionne, pour régler le problème, on rajoute des colonels !
Tandis que ses revenus chutaient de 200 millions $ pendant les quatre dernières années, Hydro-Québec diminuait son personnel de 3 %. Au même moment, elle engraissait sa direction générale de 32 %. Pas moins de 121 « colonels » se sont ajoutés. Nous voilà avec 1906 cadres d’Hydro-Québec… à accrocher au mur quelque part.
POURRI
Hydro-Québec a le culot de nous faire croire que cette enflure serait due aux nécessités des nouvelles technologies. Bizarre ! Depuis les luddites britanniques du 19e siècle qui brisaient des métiers à tisser industriels pour sauver des emplois d’artisans, je pensais que le progrès faisait justement disparaître des emplois… pas le contraire !
Il n’y a pas de doute, Hydro-Québec, cet État dans l’État, mérite un examen à la loupe. Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume. On peut le sentir.
BUREAU D’ENQUÊTE
En passant, bravo à mes collègues du Bureau d’enquête du Journal pour leur travail qui expose la spéculation immobilière des amis du pouvoir entourant le « tchou-tchou » électrique à 11 milliards de la Caisse de dépôt. On comprend mieux maintenant pourquoi ce projet avance si vite !
Puis-je suggérer à mes collègues du Bureau d’enquête un autre sujet prometteur ? Le chantier du nouveau pont Champlain. Ça n’a pas de bon sens ! Des gars sont plantés là avec leurs habits jaunes et leurs casques pour regarder une pelle mécanique bouger.