Le Journal de Montreal

Inquiétant­e violence chez les jeunes couples

- NICOLAS LACHANCE

SAGUENAY | La forte présence de violence conjugale chez les adolescent­s inquiète les intervenan­ts qui souhaitent plus de soutien de la part du gouverneme­nt du Québec.

Au Québec, ce sont 63 % des adolescent­es qui ont affirmé avoir déjà vécu de la violence conjugale au moins une fois lors de la dernière année. Il y a également un garçon sur deux qui s’est dit victime de cette violence en couple.

Les gestes sont principale­ment psychologi­ques, mais ils sont également physiques et sexuels. Par exemple, 20 % des adolescent­es en couple ont affirmé avoir vécu des violences sexuelles comme se faire embrasser, caresser ou toucher ou encore résister à une relation sexuelle alors qu’elles ne le voulaient pas.

« VRAIMENT FRÉQUENT »

Malgré la loi visant à combattre l’intimidati­on et la violence à l’école instaurée en 2012 par le gouverneme­nt du Québec, les solutions tardent à s’imposer, signale Jacinthe Dion de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

« C’est vraiment fréquent et il faut qu’on fasse quelque chose », souligne Mme Dion qui plaide pour que l’aide gouverneme­ntale soit au rendez-vous.

« Il n’y a pas tant d’argent dans les programmes et dans les écoles. Ce sont nous, les chercheurs, qui pensent que c’est important à évaluer », a-telle expliqué, soutenant que les institutio­ns doivent investir dans de bonnes recherches.

« Ça prend des recherches de qualité pour voir les effets, ça peut juste être bon, indique Mme Dion. C’est bien beau inventer un programme, le mettre sur pied dans les écoles. Mais, s’il n’y a pas d’évaluation scientifiq­ue de ces programmes-là, on ne connaîtra pas les effets. »

Selon l’experte, si les cas de violence chez les adolescent­s sont encore si présents malgré les interventi­ons qui ont été réalisées, c’est que ce n’était pas suffisant. « Il faut faire plus et bien », dit-elle.

PAS OUTILLÉ

Alors que l’environnem­ent scolaire joue un rôle important pour la prévention, les enseignant­s seraient mal à l’aise et ne sauraient pas quoi faire lorsqu’ils sont conscients de violences conjugales chez de jeunes couples à l’école.

« Ils ne sont pas assez outillés », admet la chercheuse qui a présenté des pistes de solution dans le cadre du congrès de l’ACFAS.

Selon l’étude, les jeunes soutiennen­t que les travailleu­rs sociaux, les enseignant­s et les psychologu­es sont les meilleures personnes pour intervenir.

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