Le PDG de Desjardins s’en prend à Uber
La lune de miel serait terminée pour ce type d’entreprise
Le numéro 1 de Desjardins Guy Cormier s’en prend aux géants comme Uber qui ne payent pas leur juste part d’impôts contrairement à son institution qui a fait un chèque de 1,7 milliard $ à l’État l’an dernier.
« Aujourd’hui, on réalise qu’une entreprise avec ce modèle d’affaires là bafouait peut-être les règles fiscales, ne respectait pas nécessairement tous les chauffeurs et que ses profits étaient tous retournés à un endroit : Silicon Valley. Est-ce vraiment ça de l’économie de partage ? » se demande le PDG de Desjardins, Guy Cormier.
M. Cormier a fait cette déclaration hier en marge de son allocution prononcée au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) au centre-ville de la métropole.
Le patron de l’institution de 275 milliards $ d’actifs estime que la lune de miel avec des entreprises comme Uber est bel et bien terminée pour plusieurs Québécois.
ÉCONOMIE DE « PARTAGE »
Il y a deux ans, les gens voyaient Uber comme « l’entreprise de l’avenir » qui incarnait « l’économie de partage », en plus d’être « jeune » et « dynamique », mais la population ne voit plus les choses de la même façon, dit-il.
Pour M. Cormier, c’est une question de justice fiscale.
CROIRE AUX GUICHETS
Guy Cormier a également tenu à rappeler que son institution reste très présente dans les régions du Québec malgré les fermetures récentes de guichets automatiques.
À quelques jours d’un passage en commission parlementaire où il doit s’exprimer sur la question, il a répété que Desjardins possède plus de 2000 guichets et 1000 points de services. « Desjardins ne laisse pas tomber les villages. Desjardins ne laisse pas tomber les régions », a-t-il résumé.
M. Cormier a également répondu à ceux qui critiquent le prêt de 145 millions $ à l’oléoduc de Kinder Morgan. Même si plusieurs caisses exigent qu’il fasse une croix sur ses 6 milliards $ d’investissements dans les énergies fossiles, M. Cormier préfère les délaisser étape par étape.
« On n’est pas du tout insensible à ça. Trente-cinq caisses, ça représente à peu près 10 % de notre réseau de caisses. C’est peut-être 700 personnes sur 4,3 millions de membres », a-t-il dit quelques minutes après que des militants anti-pétrole l’aient interpellé sur le sujet.