MARATHON SUR GLACE
Les Phantoms et les Checkers ont joué le plus long match de l’histoire de la Ligue américaine
« J’ai quitté l’aréna vers 2 h 15. Nous sommes restés longtemps dans le vestiaire après le match, nous avions peur de retirer nos patins. Nous avions trop mal aux pieds. Nous sommes revenus vers 3 h à l’hôtel. »
Danick Martel a décrit cette scène à la fin d’un match marathon de cinq périodes de prolongation, le plus long de l’histoire de la Ligue américaine de hockey.
Les Phantoms de Lehigh Valley ont triomphé des Checkers de Charlotte 2 à 1, dans la nuit de mercredi à jeudi, lors du quatrième match du deuxième tour des séries. Cette rencontre restera marquée dans les livres d’histoire pour sa durée.
Il était 1 h 09 du matin quand Alex Krushelnyski a marqué le but vainqueur pour les Phantoms en déjouant le gardien Alex Nedeljkovic grâce à un tir sur réception à 6 min 48 s de la cinquième période de prolongation. La rencontre avait commencé à 19 h 03 au Bojangles Coliseum de Charlotte. On parle donc d’un match de 5 h 54 min !
« Quand j’ai vu la rondelle entrer dans le filet, c’était surtout un soulagement à me dire qu’il n’y aurait pas une autre prolongation, a lancé avec le sourire Martel, l’auteur du premier but de cette rencontre folle pour les Phantoms. C’est un immense but, nous avons maintenant une avance de 3-1 dans la série. »
Alex Lyon, un bel espoir des Flyers, a terminé cette rencontre de fou avec 94 arrêts pour signer la victoire. Il a bloqué les 79 derniers tirs des Checkers !
ZÉRO ÉNERGIE
Nicolas Roy et Julien Gauthier, deux attaquants des Checkers de Charlotte, ont aussi partagé leur expérience en entrevue au Journal.
« Quand tu joues trois périodes de séries dans la Ligue américaine, c’est déjà intense, physique et rapide, a rappelé Gauthier, un choix de premier tour des Hurricanes de la Caroline en 2016. Mais quand tu finis par jouer presque trois matchs en une seule rencontre, ça devient fou. À un certain moment, nous croyions que c’était une blague et que c’était pour ne jamais finir. À la fin, nous n’avions plus d’énergie. »
« J’ai joué le match le plus fou de ma vie, a renchéri Roy, un choix de 4e tour des « Canes » en 2015. J’avais déjà eu des rencontres hautes en émotions, mais pas autant. C’était des montagnes russes d’émotions et de longues montagnes. »
Selon le site de l’AHL, il y avait une foule de 5385 partisans. Mais il ne restait plus beaucoup de spectateurs dans les dernières minutes. Malgré tout, ce sont eux qui ont informé les joueurs du record du plus long match.
« Au début de la cinquième prolongation, il y a eu un décompte dans la foule, a expliqué Gauthier. Ils ont hurlé un 10-9-8 jusqu’à zéro. J’ai compris que nous venions probablement de battre le record. Et c’était le cas. Un peu moins de quatre minutes plus tard, les Phantoms marquaient… »
DU POULET ET DU JAMBON…
Pour survivre à un match de près de six heures, les joueurs des deux équipes ont bu énormément d’eau et de boisson énergisante et ils ont englouti ce qu’ils pouvaient entre les périodes.
« Pour la réhydratation, je buvais une bouteille d’eau et de Gatorade après chacune des périodes de prolongation, a précisé Roy. J’ai aussi mangé des fruits et des barres tendres. Mais après la troisième période de prolongation, ça ressemblait plus à des repas. Il y avait du poulet, des patates, du jambon, des sandwichs. C’était spécial de voir ça pendant un match. »
Les Checkers ont profité d’un avantage important sur le plan de la nourriture.
« Comme le match était à la maison, c’était plus simple puisque nous avons des cuisiniers qui nous font des repas normalement après nos rencontres, a rappelé Gauthier. Mais là, ils ont fait à manger à partir de la fin de la troisième période de prolongation ! Nous mangions de petites portions, mais nous avions besoin de solide dans l’estomac pour ne pas devenir malades. »
« Pendant la prolongation, je rêvais de manger une bonne pizza, a répliqué Martel des Phantoms. J’ai finalement mangé dans un restaurant ouvert 24 heures près de notre hôtel à Charlotte. Des oeufs, du pain et du bacon. C’était l’heure du déjeuner après tout ! »
Il y avait cinq Québécois en uniforme pour ce match. Martel, Samuel Morin et Maxim Lamarche pour les Phantoms ainsi que Roy et Gauthier pour les Checkers.