Les femmes en niqab devront se découvrir le visage
Une condition pour réussir le test des valeurs de la Coalition avenir Québec
QUÉBEC | Une femme arborant un niqab ou une burqa pourra réussir le test des valeurs d’un gouvernement de la Coalition avenir Québec, à condition qu’elle se découvre le visage le temps de passer l’examen.
Pour pouvoir s’établir dans un Québec dirigé par François Legault, les immigrants auront trois ans pour apprendre le français, réussir un test des valeurs québécoises et prouver qu’ils ont fait des démarches pour trouver un emploi.
Le chef caquiste a accordé hier une entrevue à notre Bureau parlementaire sur la position identitaire de son parti.
Il s’est d’abord dit d’accord pour qu’une femme puisse passer le test des valeurs avec son voile intégral, avant de se raviser. « Après [l’examen], elle peut le remettre [son voile intégral], et dans la rue, elle peut le mettre, il n’y a rien qui empêche ça. Mais pendant l’examen, ça doit être à visage découvert », a-t-il finalement convenu, dans un second entretien.
Si une femme refuse de dévoiler son visage, elle ne pourra obtenir son Certificat de sélection du Québec, tranche François Legault.
GÉRER LES SANS-PAPIERS
Les nouveaux arrivants qui ne rempliront pas les conditions imposées par un gouvernement caquiste se retrouveront sans statut. Le chef de la CAQ s’en remet à Ottawa pour disposer de ces gens sans papiers. « Ce n’est pas le gouvernement du Québec qui va commencer à expulser des personnes qui sont sans statut, ça relève du fédéral », dit-il.
Un Québec dirigé par François Legault accueillerait moins d’immigrants, pas plus de 40 000 pour quelques années, « le temps de mieux réussir notre intégration ».
Le chef caquiste souhaite toutefois que cette pause soit temporaire et que les seuils d’immigration soient éventuellement revus à la hausse.
« IRRÉALISTE »
Libéraux, péquistes et solidaires ont dénoncé en choeur les propositions de la CAQ. Le premier ministre Philippe Couillard estime que c’est totalement inapplicable. Le chef péquiste Jean-François Lisée croit lui aussi que le processus de sélection des nouveaux arrivants de François Legault est « irréaliste ».
« Le fédéral ne les renverra pas chez eux ! », affirme-t-il.
Amir Khadir accuse son adversaire caquiste de méconnaître la réalité du monde du travail et des problèmes que doivent surmonter les immigrants pour présenter de telles mesures. « De penser qu’en trois ans, par magie, avec un accompagnement, ça serait réglé », c’est illusoire, insiste le député de Québec solidaire.