Le Journal de Montreal

La prison pour avoir mis sa belle-fille enceinte

Il prétend avoir agi en raison d’un « manque de sexe »

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s qui a agressé sexuelleme­nt sa belle-fille de 13 ans pendant son sommeil et la mettant ainsi enceinte a écopé de cinq ans et demi d’incarcérat­ion.

« Une jeune fille […] doit se sentir en sécurité chez elle, protégée par les adultes autour d’elle […]. Elle ne devrait jamais avoir à se sentir déchirée par le choix entre garder le bébé ou le donner en adoption », a déclaré la juge Suzanne Costom avant d’envoyer le beau-père indigne au pénitencie­r, hier, au palais de justice de Montréal.

Assise sur un siège dans la salle, l’air juvénile avec un chandail à capuche aux motifs du dessin animé Pokémon, la victime écoutait attentivem­ent le jugement, entourée de sa famille.

L’accusé de 31 ans, qui ne peut être nommé afin de protéger la victime, est pour sa part resté impassible, hier.

ENCEINTE

Le drame de l’adolescent­e a commencé vers la fin de 2016, lorsque ses règles ont cessé. Comme elle n’avait jamais eu de rapport sexuel, personne ne se doutait qu’elle était enceinte, pas même le médecin.

Ce n’est qu’à la 29e semaine de grossesse qu’un autre médecin a réalisé que l’adolescent­e attendait un enfant, sauf qu’il était trop tard pour un avortement.

« J’ai dû regarder ma fille souffrir et être impuissant­e, et ne pouvoir rien faire de plus que de la soigner et prendre soin d’elle », avait déclaré la mère de la victime.

Rapidement, les soupçons sont allés vers le beau-père de la jeune fille, décrit comme immature et impulsif.

ADOPTION

Rencontré par les policiers, il a fini par admettre son crime – commis pendant que sa belle-fille dormait –, expliquant avoir agi ainsi parce qu’il était « en dépression et en manque de sexe ».

« Il aurait pu intervenir pour éviter qu’elle ne se retrouve dans une situation où la seule avenue était de poursuivre la grossesse », a déploré la juge.

La victime, qui a accouché par césarienne, a pris le choix difficile de donner sa fille en adoption, pour que la petite ait « la vie qu’elle mérite ».

« La cicatrice va toujours être là et me rappeler qu’à 14 ans, j’ai donné la vie contre mon gré », a confié l’adolescent­e lors d’un témoignage éloquent où elle a également fait part de sa rage et de sa haine envers son agresseur.

En plus de l’incarcérat­ion, l’accusé sera inscrit à vie au registre des délinquant­s sexuels, et ses contacts avec des mineurs seront limités pour 10 ans.

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