Le Journal de Montreal

La dose de réalisme de GND

- RÉMI NADEAU remi.nadeau @quebecorme­dia.com @RNadeauJDE­Q

Les militants de Québec solidaire ont confirmé Manon Massé comme candidate à titre de première ministre, mais son coporte-parole Gabriel Nadeau-Dubois est celui qui a laissé son empreinte au terme d’un conseil national marqué par une dose de réalisme.

QS a présenté une propositio­n claire et chiffrée au terme du conseil tenu à Québec : réduire de moitié le prix du transport en commun partout au Québec.

La facture de cet engagement, qu’un très éventuel gouverneme­nt solidaire mettrait en oeuvre dès la première année de mandat, s’élève à 427 millions $.

La formation a validé le coût de sa promesse en comptabili­sant les revenus provenant des usagers des neuf sociétés de transport en commun du Québec, qui totalisent 856 millions $.

Bien sûr, le cadre financier du parti de gauche n’est pas encore présenté.

Mais Gabriel Nadeau-Dubois a spécifié que sa formation n’augmentera­it ni les impôts ni n’imposerait une taxe spécifique pour financer l’engagement.

Il a fait valoir qu’annuelleme­nt, le coût des laissez-passer mensuels s’élevait à près de 1000 $ tant à Montréal qu’à Québec, ce qui peut décourager des usagers moins fortunés.

Le porte-parole s’est aussi défendu de mener une guerre à l’automobile.

Il plaide que l’idée du parti n’est pas de pousser les Québécois à « vendre leur char », mais « de leur faciliter la vie pour avoir d’autres options ».

Si plus de gens prenaient le transport en commun, il y aurait moins de véhicules sur les routes aux heures de congestion. Donc, non seulement moins d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi plus de temps à la maison pour tout le monde si les bouchons de circulatio­n sont réduits.

DES JALOUX ?

Dans le concert d’engagement­s de mobilité durable des partis politiques en vue de l’élection, la propositio­n de QS ne détonne pas.

En fait, elle pourrait faire des jaloux au Parti québécois.

Le parti de Jean-François Lisée a présenté une opération « déblocage » pour Montréal et ses banlieues, qui donnerait plus de services, mais ne réduirait pas la facture des usagers.

LA TENTATION EST LÀ

La tentation à l’exagératio­n demeure chez les solidaires, qui traînent avec eux une image de « pelleteurs de nuages ».

Samedi, il s’en est fallu de peu pour que les médias soient exclus du débat sur la cible de réduction des GES.

La propositio­n de la direction du parti de diminuer la cible de 67 % à 45 % d’ici 2030 a déchiré des militants, jusqu’à ce que GND effectue une interventi­on au micro.

Il a rallié les troupes en plaidant pour l’objectif « plus réaliste ». Les membres de QS ont ainsi accepté de se rapprocher de la cible de 37,5 %, sous les émissions de 1990, adoptée par le gouverneme­nt libéral.

À voir et entendre Gabriel Nadeau-Dubois, il se dégage une impression qu’à l’exception de la question identitair­e, les péquistes pourraient trouver bien des terrains d’entente avec lui.

Si les sondages disent vrai, ce n’est pas seulement une simple défaite que risque de subir le parti de Jean-François Lisée le 1er octobre, mais une dégelée. La poussière retombée, peutêtre Véronique Hivon sera-t-elle tentée de reprendre des pourparler­s avec Nadeau-Dubois...

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Gabriel Nadeau-Dubois semble avoir réussi à insuffler plus de pragmatism­e chez les solidaires.

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