La victime de Mervil raconte comment elle souffre toujours
Même s’il a avoué avoir exploité sexuellement une mineure il y a 22 ans, le chanteur Luck Mervil comprend mal que sa victime continue de le craindre, puisqu’il se qualifie de pacifiste avec le coeur sur la main.
« Le fait d’avoir perdu ma virginité ainsi m’a traumatisée. J’ai peur pour ma vie, j’ai la peur au ventre, peur de lui, peur de représailles », a témoigné en tremblant la victime de Mervil, hier, au palais de justice de Montréal.
En larmes, la femme a expliqué comment l’agression qu’elle a subie dans les années 1990, alors qu’elle avait 17 ans, a changé sa vie pour le pire, lui faisant perdre toute estime de soi.
Mervil, 50 ans, a plaidé coupable lundi à une accusation d’exploitation sexuelle sur une mineure alors qu’il était en relation d’autorité.
Il devrait écoper de six mois de prison à domicile si la juge entérine la suggestion de la procureure Anne Gauvin et de l’avocat de la défense Philippe Larochelle.
« C’est une suggestion mûrement réfléchie, rien n’a été laissé de côté », a assuré Me Gauvin.
IL S’EXCUSE
Le crime de Mervil s’est étalé sur six mois, selon le plaidoyer de culpabilité, mais les relations sexuelles auraient continué pendant des années, même après que la victime ait quitté le pays.
« Il y a eu de l’amour, du partage et des émotions, a assuré Mervil, hier. Je ne peux pas comprendre qu’elle pense à des représailles. »
Lors de son témoignage, Mervil a tenu à s’excuser auprès de la victime, qui a quitté la salle d’audience pour ne pas entendre son témoignage. Mais s’il reconnaît qu’elle a souffert, il a rappelé que ses proches ont aussi vécu difficilement tout le tourbillon médiatique qui a suivi le dépôt d’accusations, il y a quatre ans.
« Je suis prêt à accepter les conséquences, je ne souhaite pas minimiser », a-t-il toutefois souligné à quelques reprises.