ABI Bécancour devra corriger une situation discriminatoire envers les étudiants

BÉCANCOUR | Le Tribunal des droits de la personne donne raison aux étudiants qui demandaient d’avoir le même salaire que les employés permanents de l’usine ABI Bécancour, propriété de Rio Tinto et d’Alcoa.

La décision coûtera des millions dollars à l’usine.

MÊMES TÂCHES

La direction de l’usine ABI de Bécancour a discriminé les étudiants durant 24 ans en leur offrant près de 10 $ de moins par heure que les autres employés de l’usine qui accomplissent pourtant les mêmes tâches.

C’est ce qu’a conclu la juge Magalie Lewis dans une décision de 97 pages.

Les 231 étudiants qui avaient décidé de porter plainte contre l’entreprise obtiennent gain de cause et seront remboursés rétroactivement des montants qu’ils auraient dû recevoir.

« Nous estimons qu’il coûtera près de deux millions de dollars à l’entreprise, a déclaré Clément Masse, président du Syndicat des métallos. C’est sans compter le 1000 $ additionnel que la direction devra verser à chacun des étudiants en guise de dommages. »

D’AUTRES À VENIR

Le nombre de personnes que l’usine pourrait avoir à indemniser pourrait augmenter.

Dans une situation du genre, les gens ont trois ans pour porter plainte. C’est donc dire que les étudiants qui avaient choisi de ne pas faire partie de l’action intentée pourront à leur tour soumettre une plainte.

Reste à voir comment va réagir la direction de ABI qui devra désormais offrir 40 $ l’heure à ses étudiants qui se font nombreux lors de la période estivale.

« On a déjà eu jusqu’à 250 étudiants pour remplacer une main-d’oeuvre d’environ 900 travailleurs à l’époque, a ajouté M. Masse. Donc c’est pratiquement le tiers de la main-d’oeuvre. C’est impossible qu’ils ne fassent pas les mêmes tâches et c’est ce que le tribunal a reconnu. »

ABI Bécancour est en lock-out depuis quatre mois. Cette situation priverait la compagnie d’environ 16 millions $ de profit net par mois.