Le pays aidera Ottawa à faciliter les expulsions
OTTAWA | Le ministre fédéral de l’Immigration dit avoir obtenu l’aide des autorités nigérianes pour faciliter l’expulsion des demandeurs d’asile de ce pays, qui affluent en masse au Canada.
En mission au Nigeria pour déboulonner certains mythes au sujet de la frontière, Ahmed Hussen a rencontré dans les derniers jours des représentants des ministères nigérians de l’Intérieur et des Affaires étrangères.
Il a confirmé hier que le pays africain collaborerait à produire les documents de voyage nécessaires pour renvoyer certains migrants vers le Nigeria.
« Sans ces documents, il est très difficile d’expulser les gens légalement. C’était vraiment important d’obtenir cet engagement du gouvernement », a affirmé le ministre canadien en faisant le bilan de son voyage lors d’une conférence téléphonique.
Sur les 7000 demandeurs d’asile qui ont traversé la frontière canadienne de manière irrégulière depuis le début de l’année, un peu plus de la moitié sont des Nigérians, a indiqué M. Hussen. Parmi ceux-ci, plus de 75 % détiennent des visas américains valides.
DÉPORTATION
Ces voyageurs obtiennent des visas américains afin de passer par les États-Unis, pour ensuite mettre le cap sur le Canada et faire une demande d’asile.
Sauf qu’une large proportion d’entre eux ne répondent pas aux critères du fédéral. Ils devront être déportés à l’issue du processus légal.
Le ministre et d’autres représentants du gouvernement canadien ont donc été envoyés au Nigeria afin de combattre cet « abus du système de visa » et dissiper les rumeurs entourant les procédures d’immigration au Canada.
MYTHES
« Les Nigérians reçoivent beaucoup de désinformation. Ils se font dire que traverser la frontière de manière irrégulière est un ticket gratuit pour le Canada. Nous voulons déboulonner ces mythes », a indiqué M. Hussen.
Le ministre canadien a assuré que le système de triage prévu entre l’Ontario et le Québec serait bientôt en place. Alors que le Québec reçoit l’immense majorité des migrants par le rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, c’est en Ontario que plusieurs d’entre eux souhaitent s’établir.