L’art de se tirer dans le pied
On en arrache avec l’octroi de contrats publics dans le domaine du transport !
Après la gaffe de la Caisse de dépôt et placement d’acheter des wagons indiens pour son REM au lieu des wagons de Bombardier fabriqués à La Pocatière, voilà que la Société de transport de Montréal (STM) écarte deux fabricants québécois de systèmes de propulsion pour autobus hybrides au profit de la multinationale britannique BAE Systems.
Les victimes ? Ce sont les sociétés Effenco et TM4 qui ont été exclues du récent appel d’offres de la STM portant sur l’acquisition de 300 autobus hybrides.
Pourtant, le système mis au point par Effenco propulse à l’heure actuelle 80 camions à ordures d’une compagnie montréalaise. En outre, l’entreprise a décroché un contrat pour équiper quelque 1100 camions à ordures à New York. Il en sera de même pour un contrat à Paris.
Pour propulser un autobus ou un camion à ordures, Effenco affirme qu’on peut utiliser la même technologie hybride. Le contrat de la STM aurait pu représenter pour Effenco une belle vitrine internationale…
INADMISSIBLE
L’autre société québécoise que la STM a écartée de son appel d’offres c’est la filiale TM4 d’Hydro-Québec. Le système de propulsion hybride de TM4 est assez bon pour faire rouler des milliers d’autobus en Chine, être accrédité en Europe et bientôt homologué en Amérique du Nord, mais pas assez bon pour avoir le droit de le proposer à la STM dans le cadre de son appel d’offres.
C’est d’autant plus ridicule d’exclure Effenco et TM4 de l’appel d’offres de la STM que le gouvernement du Québec (le bailleur de fonds de la STM) a contribué au financement du développement de leurs systèmes respectifs de propulsion.
À qualité équivalente des produits et prix concurrentiels, il est inadmissible que des dirigeants de certaines de nos institutions publiques (Caisse de dépôt, STM, etc.) préfèrent favoriser des sociétés étrangères aux dépens de nos entreprises québécoises.
Je ne comprends pas l’idée d’utiliser l’argent des contribuables québécois pour privilégier des emplois à l’étranger, et ce, au détriment de nos travailleurs québécois ?
En cette ère où nombre de grands pays (États-Unis, Chine, Japon, France, Russie, etc.) protègent leurs entreprises et leur maind’oeuvre avec la mise en place de mesures protectionnistes, il me semble que nos gouvernements, municipalités, organismes publics… devraient logiquement privilégier le contenu québécois lorsqu’il s’avère disponible et concurrentiel.
PATRIOTISME RAISONNABLE
Avec l’argent des contribuables, il me semble que ce n’est pas du patriotisme excessif que de demander à nos institutions publiques de tenter de privilégier dans la mesure du raisonnable les sociétés concurrentielles qui ont pignon sur rue au Québec.
Chose certaine, dans le cadre des contrats octroyés par appels d’offres, les dirigeants des sociétés publiques devraient tenir compte des retombées locales (fiscales et économiques) que les entreprises soumissionnaires rapportent.
Octroyer un contrat à une entreprise étrangère qui rapporte zéro retombée locale est économiquement plus « coûteux » que d’accorder un tel contrat à une société implantée au Québec.
Quand on produit ici et qu’on fait travailler notre monde, on fait tourner notre économie et cela rapporte d’alléchants revenus de taxes et d’impôts à nos gouvernements. Tout en ayant un impact positif sur le marché du travail.