Le Journal de Montreal

Faire des films que les gens veulent voir

- CÉDRIC BÉLANGER

La recette était simple apparemmen­t : il fallait faire des films que le monde veut voir.

C’est ce que ne cessait de répéter Vincent Guzzo, propriétai­re de la chaîne de cinéma qui porte son nom, au plus fort de la crise qui frappait notre cinématogr­aphie nationale, il y a cinq ans, quand la part de marché de nos films avait atteint un creux historique de 4,8 %.

Dans un reportage publié dans nos pages, nous avions calculé que les films québécois sortis entre 2010 et 2012, financés à hauteur de 180 millions $ par les contribuab­les via la SODEC et Téléfilm Canada, avaient récolté 46 millions de dollars aux guichets au Québec.

Depuis, Vincent Guzzo croit que la pression populaire a forcé les organismes subvention­naires à financer davantage de films commerciau­x.

« Je pense qu’on les a obligés à le faire et que, dans certains cas, ils n’étaient pas contents », est-il convaincu.

DES COMÉDIES QUI CARTONNENT

Les champions sont les deux locomotive­s de l’exceptionn­elle année 2017 du cinéma québécois, les suites des comédies policières Bon

Cop Bad cop et De père et flic. Les deux films ont coûté cher aux contribuab­les : 5,1 millions et 4,4 millions respective­ment, montrent les rapports annuels de la SODEC et Téléfilm Canada. Mais ils ont rempli leurs promesses. Avec ses recettes de 6,6 millions,

De père en flic 2 a même surpassé par plus de deux millions de dollars la somme totale des contributi­ons reçues.

L’EXPLOIT DE DOLAN

Le cinéma d’auteur compte aussi quelques réussites, bien que moins nombreuses. À tout seigneur tout honneur, rendons ici hommage au surdoué Xavier Dolan. Il a réussi l’exploit d’afficher un bilan positif avec deux de ses films, tous deux sortis la même année de surcroît,

Mommy et Tom à la ferme. Vincent Guzzo estime même que Mommy aurait dû faire encore mieux qu’un box-office de 3,1 millions de dollars. Il met le blâme sur le distribute­ur du film, eOne, qui aurait trop tardé à sortir le film au Québec après son triomphe au Festival de Cannes.

« Il n’y a pas un film dans l’histoire du cinéma québécois qui a eu le battage publicitai­re de Mommy. C’était la grosse folie. Mais c’était une erreur de le sortir au mois de septembre. Si le distribute­ur avait battu le fer quand il était chaud, il aurait mieux fonctionné. »

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