Le Journal de Montreal

Rubtsov s’exprime à sa façon

À défaut de parler français et anglais, le hockeyeur russe du Titan performe sur la glace

- Mario Morissette MMorissett­eJDQ

REGINA | « Comment ça va German ? »

Pour obtenir la réponse à cette question, hier au Brandt Centre, il aura fallu passer des coups de fil à Québec puis à Detroit ! Car, même s’il complète sa deuxième campagne dans la LHJMQ, le Russe German Rubtsov, un attaquant de 19 ans du Titan d’Acadie-Bathurst et choix de 1re ronde des Flyers de Philadelph­ie, n’est toujours pas à l’aise en anglais. Imaginez en français !

« Je comprends mieux l’anglais que je ne le parle », s’est-il excusé à la veille du premier match des Acadiens au tournoi de la Coupe Memorial face aux Broncos de Swift Current.

Pour contourner cette barrière de communicat­ions, le Titan s’en remet à la belle-famille russophone de l’entraîneur adjoint Bryan Lizotte. Sa conjointe Nadia Askarow étant visiblemen­t affairée à des tâches plus urgentes, comme celle de veiller sur le nouveau-né du couple qui a vu le jour pendant la série contre les Tigres de Victoriavi­lle, c’est le beau-frère Jerab Askarow qui a servi d’interprète alors qu’il se trouvait dans la ville de l’automobile !

« Quand German est arrivé à Bathurst, nous sommes souvent passés par ma famille pour lui transmettr­e des messages importants, pour connaître son état d’esprit ou les douleurs causées par une blessure », a expliqué Bryan Lizotte.

« C’était essentiel de faire appel à la famille de Bryan, car nous n’étions pas toujours sûrs qu’il comprenait ce qu’on tentait de lui expliquer », a poursuivi l’entraîneur en chef du Titan Mario Pouliot.

« Qu’il devait, entre autres, oublier ses petits bobos et jouer pour se développer. John Riley [le directeur du développem­ent des joueurs des Flyers] et le directeur général Ron Hextall ont également eu de bonnes discussion­s avec German. Ils ont renforcé notre message et depuis il est un joueur clé de notre équipe. C’est un jeune totalement différent qu’à son arrivée à Bathurst », assure Pouliot.

LIBÉRÉ DES BLESSURES

À sa première saison chez les Saguenéens de Chicoutimi, Rubtsov n’a pas eu la partie facile. De multiples blessures, dont une sérieuse à la main, l’ont limité à 16 parties. Pire, il n’avait pu revêtir l’uniforme des Sags lors des séries éliminatoi­res.

« J’ai vécu une saison très frustrante l’année dernière à Chicoutimi. C’était la première fois de ma carrière que les blessures m’obligeaien­t à rater autant de parties. Dans ce temps-là, c’est impossible de progresser au même rythme que les autres joueurs et d’aider son équipe à gagner des matchs. »

UNE OCCASION

En 2017-18, il a disputé 49 matchs de la saison régulière et dix-neuf durant les séries. Sans oublier les cinq jouées durant le Championna­t mondial junior où la Russie a été recalée au cinquième rang. « Je suis super content d’avoir l’opportunit­é de participer à une autre compétitio­n d’envergure cette saison. Je vais tout donner pour aider mon équipe à l’emporter », a assuré Rubtsov.

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