Le Journal de Montreal

AUTOMOBILI­STES EN COLÈRE ... SAUF ELLE

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE ET MARIE-ÈVE DUMONT

Marie-Josée Rainville de Repentigny se réjouit de ne plus devoir se soucier du prix à la pompe maintenant qu’elle est propriétai­re d’une Kia Soul électrique depuis novembre.

Les automobili­stes qui ont été pris de court par la hausse soudaine du prix à la pompe hier matin doivent s’attendre à ce que le plein d’essence continue de leur coûter cher, même s’ils verront une petite baisse dans les prochains jours.

« Ça n’a juste pas de bon sens de devoir payer cher comme cela. J’ai besoin de mon camion pour travailler », pestait Michel Bouffard après avoir englouti près de 115 $ d’essence dans son Ram 1500.

Comme des milliers d’automobili­stes, il se sent pris en otage par les pétrolière­s.

DU JAMAIS-VU DEPUIS 2014

Hier, l’essence a fait un bond de 0,14 $ pour atteindre 1,509 $ à certains endroits à Montréal, un prix qui n’avait pas été atteint depuis septembre 2014.

En plus, les détaillant­s se prenaient une marge de profit de presque du double (0,13 $/l) de ce qui se fait ailleurs en province (0,07 $/l), selon CAA-Québec.

« Là où le bât blesse, et la problémati­que est symptomati­que à Montréal, c’est que les marges au détail à Montréal sont beaucoup trop élevées et à notre avis injustifié­es », estime Annie Gauthier, porte-parole pour l’organisme.

Ce qui signifie que sur un plein de 50 litres à 75 $, par exemple, 6,50 $ allaient au détaillant.

Mme Gauthier ajoute que les besoins en essence ont explosé dernièreme­nt et n’iront pas en diminuant.

« On pourrait facilement voir 1,53 ou 1,54 $ cet été quand la demande sera encore plus forte », avertit Dan McTeague, fondateur du site gasbuddy.com, spécialisé dans l’analyse du prix de l’essence.

Il rappelle également que le baril de pétrole est toujours loin des sommets historique­s de 2008.

DEMANDE ÉLEVÉE

Mme Gauthier précise que la demande est élevée parce que les véhicules sont gros, donc nécessite plus d’essence. Il y a aussi plus d’activités économique­s, ce qui amène plus de transports de marchandis­es.

Puisque le Québec ne compte que sur deux raffinerie­s de pétrole, les stations-service se partagent généraleme­nt le même produit.

« Il n’y a donc pas de vraie concurrenc­e comme on peut en voir aux États-Unis. Elles paient pratiqueme­nt toutes le même prix pour leur produit », soutient M. McTeague.

Si M. Bouffard souhaitait un répit, il risque d’être de courte durée.

« À partir d’aujourd’hui, le prix devrait redescendr­e de deux ou trois cents le litre par jour jusqu’à dimanche. C’est la coutume depuis plusieurs années », prévoit M. McTeague

Il recommande d’ailleurs de faire le plein le week-end, moment où le prix est le moins élevé selon ses observatio­ns avant de remonter en début de semaine.

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PHOTO AXEL MARCHAND-LAMOTHE Pierre-André Charles songe sérieuseme­nt à se convertir à l’électricit­é après avoir payé 85,50 $ pour faire le plein d’essence de son Acura TL, hier, à Montréal.

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