Le Journal de Montreal

Un couple réussit à faire expulser son fils... de 30 ans

Les parents américains ont eu besoin d’un juge pour faire sortir leur Tanguy

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NEW YORK | (AFP) À 30 ans, il est temps de quitter le nid familial. C’est la décision d’un juge américain qui a donné raison à un couple qui demandait l’expulsion du domicile familial de son fils chômeur.

Mark et Christina Rotondo s’étaient tournés vers la justice après avoir demandé pendant plusieurs mois sans succès à leur fils, Michael, de quitter leur maison de Camillus, près de Syracuse (nord-est), estimant qu’à l’âge de 30 ans, il pouvait se débrouille­r seul.

Mardi, lors d’une audience à la Cour suprême de l’État de New York, le fils n’a pas nié que ses parents voulaient le mettre dehors, mais a demandé à bénéficier d’un délai de six mois, se basant sur un précédent jugement concernant l’entraide familiale.

Le juge l’a débouté, trouvant sa demande « scandaleus­e », et il a rappelé que ses parents, propriétai­res de la maison, avaient le droit de choisir qui y habitait. Il ne lui a toutefois pas donné de délai pour quitter le domicile.

« Je vais partir, je n’aime pas vivre ici, mais j’ai besoin d’un délai raisonnabl­e », a expliqué mercredi sur CNN Michael Rotondo, affirmant qu’il ne ferait pas appel de la décision si ses parents lui laissaient trois mois pour se retourner.

LE FILS « ATTAQUÉ »

« J’ai des idées pour être capable d’avoir un revenu, mais ça ne pourra pas arriver demain », a-t-il dit, précisant être actuelleme­nt au chômage.

Il a estimé que la procédure judiciaire intentée par ses parents était « une attaque » contre lui et qu’il avait « seulement tenté de faire ce qui était dans [son] intérêt ».

La veille, il avait expliqué être la cible de « représaill­es » de ses parents qui ne pouvaient plus voir leur petit-fils, dont il a perdu la garde en septembre 2017.

Il a admis que la situation vécue par la famille était « tendue » et « bizarre ».

Michael Rotondo, barbe et cheveux longs coiffés en catogan, était revenu vivre au domicile familial il y a huit ans après avoir perdu son travail. Les relations se sont peu à peu détériorée­s. Il ne parle plus à ses parents, fait lui-même ses courses alimentair­es et sa lessive. Mercredi, il a indiqué ne pas vouloir une réconcilia­tion.

Ses parents lui ont proposé 1100 $ pour l’aider à déménager. Il a accepté la somme, mais l’a dépensée en « frais », avait-il expliqué au juge.

BEAUCOUP DE TANGUY

Selon une étude du Pew Research Center, près d’un tiers des 18-34 ans américains vivaient chez leurs parents en 2016. Michael Rotondo a souligné sur CNN qu’il ne s’identifie pas à cette génération.

« Je suis très conservate­ur, les milléniaux ont une idéologie très libérale », a-t-il dit.

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