Engouement pour l’électrique
La hausse du prix de l’essence dope l’intérêt des automobilistes québécois pour les véhicules branchables
« JE NE REGARDE PLUS LE PRIX DE L’ESSENCE, SAUF POUR ME FAIRE PLAISIR DE ME DIRE QUE MON ACHAT EST DE PLUS EN PLUS RENTABLE » – Guy Leclerc, propriétaire d’une Tesla depuis deux ans (photo). Il roule 25 000 km par année, de façon entièrement électrique.
Les propriétaires de véhicules électriques se réjouissent plus que jamais de leur achat, alors que le prix de l’essence atteint des sommets inégalés.
« Ça me fait bien rire l’augmentation du prix de l’essence, parce que moi, je n’ai plus besoin de la payer », sourit Marie-Josée Rainville, propriétaire d’une Kia Soul électrique, à Repentigny.
Depuis mardi soir, le prix de l’essence à la pompe a dépassé la barre symbolique du 1,50 $ à Montréal, une hausse qui devrait se poursuivre au cours des prochains jours d’après les experts (voir autre texte).
En conséquence, chez les concessionnaires de voitures électriques, les téléphones ne dérougissent pas.
« On constate un engouement pour les véhicules électriques directement proportionnel au prix de l’essence », dit Martin Archambault, de l’Association des véhicules électriques du Québec (l’AVÉQ).
CONTRÔLE DES DÉPENSES
Mme Rainville utilise son auto pour le travail et passait énormément de temps à magasiner son essence pour contrôler ses dépenses. La hausse constante du prix à la pompe l’a finalement convaincue à se tourner vers l’électrique, en novembre.
« Je ne voulais plus être à la merci du prix de l’essence », dit-elle.
Claude Larose, de Sainte-Thérèse, a eu le même raisonnement. Avec un litre d’essence à 1,50 $, l’allocation au kilométrage qu’il recevait de la part de son employeur ne permettait plus d’amortir ses dépenses.
« Pour moi, ce n’était plus possible. Je perdais de l’argent, dit-il. Maintenant, peu importe le prix de l’essence, mon coût d’opération ne change pas. »
Alors qu’il dépensait auparavant 12,50 $ par 100 km avec sa Hyundai Sonata, il ne lui en coûte que 1,50 $ en électricité pour le même kilométrage avec sa Tesla.
TEMPS D’ATTENTE
Il faut toutefois jusqu’à huit mois pour obtenir un véhicule électrique, indique M. Archambault, qui déplore que l’offre ne suive toujours pas la demande.
Ceci a convaincu Caroline Pageau et son conjoint, de Québec, d’échanger leurs deux véhicules pour la première Chevrolet Bolt qu’ils ont trouvée, bien que sa couleur ne leur convenait pas.
« On a pensé au nombre de pleins d’essence qu’on devrait payer en attendant une autre couleur et on s’est dit : ‘‘ce sera celle-là’’ », raconte Mme Pageau, qui a obtenu les clefs de sa voiture vendredi, moins de deux semaines après sa commande.
« Dorénavant, nos dollars n’iront plus aux géants du pétrole à l’étranger. Ils vont rester chez nous au Québec », se réjouit Mme Pageau.