Le Journal de Montreal

Incapable d’identifier les tatoos de son père

Le demi-frère du suspect ne lui en veut pas, car ce dernier aurait agi alors qu’il n’était pas lui-même

- AMÉLIE ST-YVES

TROIS-RIVIÈRES | Le fils d’un homme qui aurait été jeté aux ordures après avoir été assassiné par son demi-frère ne lui en veut pas, car il croit qu’il n’était pas lui-même lorsqu’il a agi.

Gilles Junior Giasson croit maintenant qu’il est possible que son père Gilles Giasson ait été assassiné et jeté aux ordures par son demi-frère, François Asselin.

Dans une autre affaire, ce dernier est accusé d’avoir tué un collègue de travail la semaine dernière.

RESTES HUMAINS

Les policiers ont découvert mardi des objets liés à la disparitio­n de l’homme de 67 ans dans les ordures du site d’enfouissem­ent de Saint-Étiennedes-Grès. La SQ ne confirme pas qu’il s’agit de restes humains, mais Gilles Junior Giasson y croit.

« Ils ne m’ont pas confirmé qu’ils avaient un corps, qu’ils avaient trouvé des éléments d’enquête. On m’a demandé si j’étais capable de me rappeler des tatoos que mon père avait sur les pieds et les jambes », dit Gilles Junior Giasson.

Il n’en a pas été capable sur le moment. La SQ ne lui a pas envoyé de photos et ne l’a pas invité à aller identifier des tatouages.

Gilles Junior Giasson estime que ces questions surviennen­t parce que le corps de son père aurait pu être démembré pour être mis dans des sacs-poubelle. Des photos auraient aussi été prises avec un camion de la morgue sur les lieux.

« C’est dur à digérer. Et j’ai des enfants à travers ça qui me posent des questions. Il faut que je gère ça, en plus de gérer ma peine », dit-il en faisant référence à ses deux fils de 11 et 15 ans.

Une vingtaine de policiers étaient toujours sur les lieux hier à ratisser le site d’enfouissem­ent, sans découverte­s majeures toutefois.

Un éboueur de Trois-Rivières a rapporté avoir reçu 20 $ de François Asselin, le demi-frère de Gilles Junior Giasson, pour ramasser des sacs-poubelle et activer la presse du camion sans poser de question, il y a une douzaine de jours.

PEUT-ÊTRE MALADE

François Asselin partageait un logement avec son père, qui est maintenant porté disparu. Il n’aurait pas de problème de santé mentale connu, selon M. Giasson.

« Je ne veux pas lui en vouloir non plus. Je ne peux pas croire qu’il a fait ça de sangfroid. S’il a fait ça, c’est peut-être justement parce qu’il en avait une, maladie mentale. Ça peut arriver deux fils qui se touchent. »

Gilles Junior Giasson précise par ailleurs qu’il n’a pas reconnu son frère quand il l’a vu à la télévision, lorsqu’il a été accusé du meurtre de François Lefebvre.

« Oui, c’est mon frère, mais je ne l’ai jamais vu de même. Mon frère a toujours été le gars qui était rasé au bic, pas un poil dans le visage, souriant et fier de sa personne. Là, il avait le regard vide et n’était pas là du tout. Je suis déboussolé de le voir comme ça, je suis atterré », dit-il.

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PHOTO COURTOISIE SÛRETÉ DU QUÉBEC Les recherches se sont poursuivie­s hier au site d’enfouissem­ent de Saint-Étiennedes-Grès, en Mauricie. En mortaise, le disparu Gilles Giasson.
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GILLES JUNIOR GIASSON Fils de Gilles

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