Ottawa bloque la vente d’Aecon à la Chine
La vente de la société canadienne d’infrastructures Aecon à la chinoise CCC International Holding (CCCI) n’aura pas lieu. Évoquant des inquiétudes en matière de sécurité nationale, le gouvernement Trudeau a bloqué la transaction de 1,5 milliard de dollars hier soir, sept mois après son annonce officielle.
SÉCURITÉ NATIONALE
« Le gouvernement du Canada a examiné la proposition d’acquisition d’Aecon par CCCI. [...] Pour protéger la sécurité nationale, nous avons ordonné à CCCI de ne pas procéder à l’investissement proposé », a expliqué le ministre fédéral de l’Innovation, Navdeep Bains, dans un communiqué.
Cette décision fait suite à une enquête lancée en octobre, puis prolongée par la suite. Ottawa n’a pas fourni d’explications pour sa décision, mais CCCI compte comme actionnaire de contrôle le gouvernement chinois. Aecon est aussi très présente dans les secteurs de la construction d’infrastructures nucléaires et de communication.
TRAIN DE LA CAISSE
Aecon participe par ailleurs à la construction du Réseau express métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt.
Fondée et dirigée par le montréalais Jean M. Beck, l’entreprise avait minimisé, au cours des derniers mois, les risques liés à cette transaction.
Dans une entrevue exclusive au Journal de Montréal, M. Beck avait même soutenu qu’Ottawa « a peur de la Chine pour rien ». Il avait ajouté qu’une telle vente de l’entreprise était nécessaire pour assurer sa survie, dans un secteur de plus en plus consolidé.
« On fait concurrence, au Canada et ailleurs, à des joueurs de partout. [...] Pour avoir les [moyens] financiers pour leur livrer une concurrence sérieuse, on n’a pas le choix de trouver quelqu’un pour nous donner de la force. [...] », a-t-il insisté.
La société n’a pas immédiatement réagi à l’annonce d’Ottawa.