Plus de visibilité pour les circassiens
Deux artistes misent sur le cabaret pour y parvenir
Dénonçant le manque de visibilité pour le talent d’ici dans le domaine des arts du cirque, deux artistes montréalais veulent implanter des soirées de type cabaret dans la métropole.
Montréal est considérée comme une plaque tournante pour les arts du cirque en Amérique du Nord. Pourtant, les artistes qu’elle héberge ont peu d’opportunités d’y présenter leur savoir-faire, selon l’acrobate Guillaume Blais, qui a notamment travaillé pour le Cirque du Soleil et NoFit State Circus.
« Montréal, c’est la capitale du cirque et tous les artistes de l’international viennent s’y entraîner, alors qu’il n’y a aucun boulot pour nous ici, ou presque, a-t-il souligné. Du coup, on s’exile tous à l’international pour travailler. Nous avons tous les meilleurs talents en ville et il n’y a presque aucun public qui les connaît. »
MODÈLE ALLEMAND
Inspiré par les cabarets d’Allemagne, qui accueillent nombre de circassiens québécois chaque année, Guillaume Blais s’est joint à l’acrobate Rosalie Beauchamp pour créer Le Monastère, un organisme à but non lucratif qui a pour mission d’offrir au public une nouvelle façon de découvrir les arts du cirque.
« C’est l’équivalent (en humour) des “comedy clubs” aux États-Unis, ou encore du Bordel Comédie Club à Montréal », a-t-il expliqué.
La prochaine soirée organisée par Le Monastère – la troisième depuis sa création, en 2016 – se déroulera au Théâtre Plaza ce soir, à compter de 20 h. Les spectateurs, qui devront débourser entre 30 $ et 45 $ pour y assister, auront droit à un spectacle de 90 minutes présenté par une douzaine d’artistes.
« Ainsi, tu te retrouves devant les mêmes artistes qui travaillent souvent pour les grandes compagnies, comme le Cirque du Soleil et le Cirque Éloize, mais au lieu d’être assis au fond de la salle et d’avoir payé très cher pour tes billets, tu peux être assis juste devant, à moindre coût. »
LONG TERME
Les fondateurs du Monastère rêvent de pouvoir acquérir leur propre lieu de diffusion, mais aussi de création, un jour.
« Il y a tellement d’artistes qui viennent s’entraîner à Montréal que ça devient difficile de trouver un espace d’entraînement. Ce qu’on voudrait faire, c’est ouvrir nos portes aux artistes, dans le jour, pour qu’ils puissent s’entraîner chez nous. »
D’ici là, ils continueront de miser sur l’événementiel pour se faire connaître du grand public.