Le Journal de Montreal

De l’autopartag­e électrique dans 16 villes en région

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Seize municipali­tés de partout au Québec développen­t un ambitieux projet d’autopartag­e électrique dans l’angle mort de la politique de mobilité durable du gouverneme­nt.

« On aimerait que le gouverneme­nt du Québec s’implique », dit Johanne Ouellet, directrice au développem­ent des affaires chez YHC Environnem­ent. Mais « l’écoute du cabinet du ministre a été, disons, passive », déplore-t-elle.

Son organisme est à l’origine du projet SAUVÉR, pour Système d’autopartag­e avec véhicule électrique en région.

Ce projet consiste à équiper les villes de véhicules électrique­s qu’utiliseron­t les employés municipaux et les élus dans leurs déplacemen­ts profession­nels, mais aussi les organismes communauta­ires, les services sociaux et les citoyens.

À l’origine, six municipali­tés, dont Bromont et Plessisvil­le, se sont lancées l’an dernier et 10 autres sont en lice pour la deuxième phase du projet. La plupart sont trop petites pour développer un service de transport collectif, et certaines n’ont même pas de taxi.

CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

« Dans un premier temps, notre idée est de prêter les véhicules aux organismes communauta­ires, comme la popote roulante, ou pour transporte­r les gens au CLSC, par exemple », explique Gilles Bergeron, le directeur général de Sainte-Martine, qui espère intégrer la deuxième phase de SAUVÉR.

Jusqu’à présent, le programme dépend de fonds fédéraux. Le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipali­tés, alimenté par Ottawa, y a investi 350000 $. Ottawa y voit une avenue pour lutter contre les changement­s climatique­s.

« Ces collectivi­tés misent sur leur avenir et réduisent leurs émissions de gaz à effets de serre, un des plus grands défis environnem­entaux d’aujourd’hui », a déclaré la secrétaire parlementa­ire du ministre fédéral des Ressources naturelles, Kim Rudd.

DÉVELOPPEM­ENT

M. Bergeron voit aussi SAUVÉR comme un outil pour dynamiser les petites villes, car il implique la mise en place de hubs électrique­s, des stations de recharge équipées de plusieurs bornes qui attirent des électromob­ilistes de l’extérieur.

« Charger une auto électrique, ça prend plus de temps que faire un plein d’essence, alors les gens en profitent pour prendre un café, manger, faire des achats. On veut faire du développem­ent économique autour de ça », explique-t-il.

Des municipali­tés du Nouveau-Brunswick et du Manitoba sont elles aussi séduites par l’invention québécoise.

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JOHANNE OUELLET Directrice à YHC Environnem­ent

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