Exportateur de pot québécois condamné à 10 ans de taule
L’homme rejoindra son père dans un pénitencier new-yorkais
Un résident de la Montérégie qui a suivi les traces de son père en orchestrant l’envoi de cargaisons massives de marijuana dans l’État de New York a écopé de 10 ans de pénitencier, mercredi.
Mathieu Forget, de Saint-Anicet, a été condamné à cette peine sévère à la cour fédérale d’Albany, après s’être reconnu coupable de complot visant le trafic de plus de 1000 kg de cannabis.
Le Québécois de 32 ans a avoué au tribunal qu’il avait « pris la relève » de son père, Alain Forget, qui s’était vu infliger une longue peine d’incarcération après son arrestation, en septembre 2010, alors qu’il dirigeait un réseau d’exportation de pot made in Quebec vers l’État de New York.
DEUX TONNES DE POT
Le fils aurait assuré l’expédition d’environ deux tonnes de cannabis au nord des États-Unis entre 2010 et 2011, en passant par la réserve mohawk d’Akwesasne, d’après l’enquête pilotée par la Drug Enforcement Administration (DEA).
Mathieu Forget a admis avoir participé à « au moins » 20 voyages de pot par bateau, sur le fleuve Saint-Laurent, et à une trentaine d’autres par camions ou en motoneige. Ses complices et lui allaient décharger leur marchandise dans l’État de New York et dans certains États de la Nouvelle-Angleterre, comme le Connecticut, selon la preuve versée au tribunal.
TRAHIS PAR DES COMPLICES
À chacun de ces voyages, le clan du Québécois transportait en moyenne 50 kg de cannabis dans des poches de hockey.
Les agents de la DEA ont pu compter sur la collaboration de certains employés du réseau qui ont dénoncé Mathieu Forget et d’autres acteurs de cette organisation criminelle après s’être fait prendre en flagrant délit.
Un autre Québécois arrêté dans cette affaire, Colin Stewart, 41 ans et résidant à Elgin, aussi en Montérégie, a plaidé coupable aux mêmes accusations que Forget le mois dernier. Il doit recevoir sa sentence en août.
CRIME ORGANISÉ
La DEA a mentionné que les activités de contrebande dirigées par Forget étaient vraisemblablement reliées au crime organisé.
Toutefois, l’enquête ne semble pas avoir permis d’identifier l’un ou plusieurs de ces groupes criminalisés qui s’étaient associés aux contrebandiers.
D’après les autorités, le clan de Forget n’était pas lié à celui du mafioso montréalais Nicola Varacalli, lui aussi condamné à 10 ans de pénitencier pour avoir tiré les ficelles d’un réseau semblable qui avait exporté des centaines de kilos de pot québécois sur la côte est américaine, entre 2005 et 2010.