Ne pleurez pas pour Meghan
En s’unissant au prince Harry, Meghan Markle n’a pas cessé d’être féministe. Bien au contraire.
À ma grande surprise, il en est dans ce monde pour s’inquiéter vraiment de la vie royale que vient d’embrasser Meghan Markle, ex-actrice, universitaire et féministe convaincue, en épousant le prince Harry, fils de la défunte princesse Diana.
Que fera la très moderne Meghan, se demandent ces pauvres âmes tracassées, sans sa précieuse liberté de dire et faire ce qu’elle veut ? Comment survivra-t-elle, pauvre petite chouette métissée américaine, dans sa supposée « cage dorée » au palais de Kensington ?
Si vous voulez mon humble avis, ne pleurez pas trop pour Meghan. La nouvelle épouse de Harry n’est pas Diana, dont le triste destin fut marqué par un mari menteur, Charles, qui l’a cocufiée dès le début.
En s’unissant à Harry, Meghan Markle n’a pas cessé non plus d’être féministe. Bien au contraire. Son choix est tout à fait réfléchi et libre. Personne ne l’a forcée à porter dorénavant le double titre de Duchesse de Sussex et d’Altesse Royale.
INDÉPENDANCE VÉRITABLE
Et pour cause. En quittant sa carrière d’actrice de séries B à l’avenir incertain, dans les faits, elle vient d’acquérir une indépendance véritable, dont les bénéfices seront nombreux et pour longtemps.
Elle pourra gâter sa mère — « gâter » tenant ici de l’euphémisme. Loin des caméras fouineuses, elle vivra d’innombrables vacances de rêve avec son chéri rouquin. Elle portera les créations des plus grands designers et les plus beaux bijoux. Elle profitera des soins de beauté les plus raffinés.
Elle sera immortalisée par des photographes et des peintres de renom. Elle apparaîtra en page couverture des magazines les plus prestigieux. Membre d’une monarchie richissime, elle ne sera jamais congédiée. Elle n’aura jamais besoin de se faire élire.
Elle n’aura jamais à compter ses sous entre deux contrats de télévision. Pour Meghan, c’est zéro danger de faire faillite, de tomber d’épuisement professionnel ou de dépression.
PAS DE CHSLD
Toute sa vie, elle voyagera. La planète, elle la visitera d’un bout à l’autre. Et deux fois plutôt qu’une. Elle rencontrera d’infinies brochettes de célébrités. Elle fera la conversation à de nombreux chefs d’État.
Elle dégustera les mets et les vins les plus exquis. Elle vivra dans un confort extrême et luxueux. Elle pourra même choisir ses causes humanitaires. Bien entendu, à l’instar de Kate et William, elle aura les plus beaux enfants.
Comme il se doit pour une duchesse dont le beau-frère et la belle-soeur seront roi et reine un jour, les enfants de Meghan et Harry seront aussi en parfaite santé. Dans son vieil âge — les « royaux » vivent très, très longtemps —, Meghan aura droit aux meilleurs soins. Pas de CHSLD version britannique ou de patates en poudre pour elle.
Bref, à moins d’avoir l’arrogance de ne pas lui prêter l’intelligence de savoir parfaitement bien ce qu’elle fait, son destin, consolez-vous, ne contient pas la moindre trace de « cage dorée ».
Ne pleurez pas pour Meghan. Choisir la vie de château au XXIe siècle tout en restant féministe, comme diraient les Anglais : « it’s not a bad deal at all… »