Un travailleur social radié devient massothérapeute
VICTORIAVILLE | Un ex-travailleur social qui ne peut plus exercer auprès des femmes parce qu’il a massé les seins et frôlé les parties génitales d’une patiente vulnérable s’est recyclé en massothérapeute à domicile tout à fait légalement.
Léo Bernier était travailleur social au CSSS d’Arthabaska-etde-l’Érable en 2011 lorsqu’il a donné des massages à une patiente avec des problèmes de santé mentale. Il lui a massé les seins et effleuré les parties génitales.
M. Bernier a aussi donné à sa patiente un DVD portant sur la fellation, le cunnilingus, le point G, la sodomie, etc. Le travailleur social a remis des chapitres de son autobiographie, où il parlait du sadomasochisme et des règles de base pour être « un bon soumis ».
HOSPITALISÉE 33 JOURS
La victime, dont on doit taire le nom, l’a dénoncé à l’Ordre des travailleurs sociaux et a dû être hospitalisée en psychiatrie pendant 33 jours après les événements.
Le 2 mai, le Tribunal des professions a imposé une sanction plus sévère que celle rendue en 2015 et qui était contestée par les deux parties. M. Bernier a été radié pendant cinq ans. Il s’est vu interdire la pratique auprès de femmes pendant toute sa carrière de travailleur social.
LE PUBLIC PAS PROTÉGÉ
Or, M. Bernier ne veut plus exercer cette profession et s’est recyclé en massothérapeute à domicile, tout à fait légalement puisqu’il n’existe pas d’ordre professionnel pour ce métier.
La présidente de la Fédération québécoise des massothérapeutes agréés, Sylvie Bédard, trouve troublant que cet homme puisse faire de la massothérapie, malgré le jugement. Son regroupement réclame un ordre professionnel pour réglementer la profession, enquêter et protéger le public.
Le Tribunal des professions estime que l’inconduite sexuelle de M. Bernier est grave.
« Sous prétexte d’éduquer, d’informer et d’aider sa cliente, il a détourné son activité professionnelle pour la mettre au service de ses propres fantasmes », a-t-il tranché.
M. Bernier a dit en entrevue avoir vécu une injustice à travers cette histoire et ne voit pas pourquoi il ne devrait plus masser de femmes.
Il admet avoir massé les seins de la patiente, mais c’était pour libérer les émotions au niveau de la poitrine.