Le Journal de Montreal

28 supermarch­és de Laval donneront leurs invendus

Moisson Laval pourra aider environ 23 000 personnes par mois avec ce projet

- MARIE-ÈVE DUMONT

Près d’une trentaine de supermarch­és de Laval mettront en commun leurs viandes, fruits, légumes et autres denrées invendues pour aider quelque 23 000 personnes à se nourrir chaque mois.

Moisson Laval emboîte ainsi le pas à Moisson Montréal. En 2016 seulement, plus de 2,5 millions de kg de denrées, dont 500 000 kg de viande, ont été récupérés chez 177 marchands par l’organisme montréalai­s.

Moisson Québec amasse aussi les denrées des épiceries depuis l’an dernier.

De son côté, Moisson Laval prévoit sauver de la poubelle 1,1 million de kg de denrées, ce qui équivaut à près de 7,4 M$ de nourriture pour aider les plus démunis d’ici 2022.

Le partenaria­t entre Moisson Laval et 28 épiceries lavalloise­s des trois géants de l’alimentati­on, Sobey’s (IGA), Loblaw (Provigo, Maxi) et Metro (Super C) sera annoncé aujourd’hui par l’organisme.

DE LA VIANDE

À l’heure actuelle, Moisson Laval ramasse déjà la viande, les fruits, les légumes, les produits laitiers et les produits secs dans six magasins de l’île. Les autres épiceries suivront jusqu’au déploiemen­t complet dans quatre ans.

Les denrées amassées sont remises à 70 organismes, qui les redistribu­ent aux gens dans le besoin dans leur quartier. Grâce à ce projet, des organismes pourront obtenir de la viande, explique Wazna Azem, porte-parole de Moisson Laval.

La viande est une denrée peu présente dans les dons, mais qui est grandement recherchée par les usagers des banques alimentair­es parce qu’elle est dispendieu­se.

À ce jour, la viande représente plus du tiers de ce qui est récupéré dans les supermarch­és de Laval. Cette dernière est ensuite transformé­e par Moisson Laval ou ses organismes partenaire­s pour donner aux usagers sous forme de plats préparés.

CLIENTS OCCASIONNE­LS

Moisson Laval offre aussi un service de dépannage d’urgence au sein même de ses installati­ons.

En échange d’une contributi­on de 5 $, les citoyens peuvent venir faire une épicerie afin de les aider à passer au travers d’une période difficile.

Près de 15 % de la clientèle de Moisson Laval sont des gens qui travaillen­t. Chez Moisson Montréal, 11 % des béné- ficiaires ont des emplois.

« Les travailleu­rs viennent surtout pour chercher du répit. Ils ne viennent pas tout le temps. On les voit quand ils ont à payer une inscriptio­n à une activité pour un des enfants par exemple », explique Mme Azem.

Le magasin IGA Extra des-Rapides fait partie de ces premières épiceries lavalloise­s à prendre part à la collecte.

« Ce qui m’a interpellé en premier lieu dans le projet, c’est de pouvoir diminuer le gaspillage alimentair­e. C’est vraiment une préoccupat­ion générale qu’on ne peut pas ignorer dans l’industrie alimentair­e », mentionne le propriétai­re du magasin, Ivo Mehmedovic.

L’homme d’affaires ajoute qu’en plus d’aider les plus démunis, la démarche semble bénéfique auprès de ses employés. Ils sont plus sensibilis­és à la réalité de la pauvreté et ont un plus grand sentiment d’appartenan­ce à l’entreprise.

Ce dernier croit aussi qu’il épargnera sur le coût de gestion des déchets.

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PHOTO MARIE-ÈVE DUMONT Wazna Azem, porte-parole de Moisson Laval, dans l’entrepôt où se trouvent les denrées données notamment par les épiceries participan­tes au projet.

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