Ottawa rejette le projet de taxes américaines sur les véhicules
Après l’acier et l’aluminium, Donald Trump s’attaque à l’industrie automobile
OTTAWA | (AFP) Le Canada a rejeté hier les taxes douanières que l’administration Trump envisage d’imposer sur les importations de véhicules, au nom de la sécurité nationale des États-Unis.
L’idée que « le Canada puisse poser une quelconque menace à la sécurité des États-Unis est inconcevable », a dit Adam Austen, porte-parole de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
« Le Canada et les États-Unis ont le plus grand partenariat économique et de sécurité entre deux pays dans le monde », a-t-il insisté.
« ABSURDE »
Mme Freeland a elle-même qualifié d’« absurde » la proposition américaine en notant que la plupart des véhicules assemblés au Canada le sont par des filiales de constructeurs américains avec des pièces provenant des États-Unis.
Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé mercredi le lancement d’une enquête à la demande du président Donald Trump, qui veut connaître l’impact que « les importations de véhicules, y compris les camions et les pièces détachées » ont « sur la sécurité nationale des États-Unis ».
Ces taxes pourraient culminer à 25 % sur les importations de véhicules, d’après un article du Wall Street Journal.
NÉGOCIATIONS DIFFICILES
M. Trump avait promis mercredi sur Twitter qu’il aurait « prochainement » de « bonnes nouvelles » pour les travailleurs américains de l’automobile, tout en reprochant au Canada et au Mexique d’être « difficiles » dans les discussions pour la renégociation de l’Accord de libreéchange nord-américain (ALÉNA).
Les discussions engagées en août dernier accrochent sur l’épineux dossier automobile, Washington cherchant à accroître la part des composants d’un véhicule provenant des États-Unis.
STATISTIQUES
Le Canada réalise l’essentiel de son commerce dans le secteur automobile avec les États-Unis.
Selon les plus récentes statistiques canadiennes, les exportations automobiles du Canada ont chuté de 5 % en mars à 7,9 milliards $, tandis que ses importations étaient en hausse de 12 % à 9,2 milliards.
Les menaces américaines sur les importations de voitures interviennent après la décision de la Maison-Blanche en mars d’imposer des droits de douane de 25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium à ses partenaires commerciaux.