Ils ont mal compris, soutient le médecin
DRUMMONDVILLE | Le Dr Daniel Viens a contesté la version des trois individus qui prétendent l’avoir entendu annoncer à Jean-Claude Lagacé qu’il souffrait d’un cancer incurable. Il soutient avoir évoqué la probabilité d’un cancer, sans confirmer un diagnostic.
Le Dr Viens avait vu M. Lagacé à la suite d’une recommandation du Dr Alexandru-Cristian Danila, qui avait traité le patient aux prises entre autres avec une toux persistante. Il lui avait fait passer des radiographies et un scan des poumons qui ont révélé une lésion pulmonaire suspecte.
Le Dr Viens affirme ne pas avoir confirmé un diagnostic de cancer lors de la première rencontre avec M. Lagacé, car seule une biopsie analysée par un pathologiste lui aurait permis de le faire. Or, ce prélèvement n’avait pas encore été effectué.
Selon le docteur Patrick Chagnon, un expert en médecine interne qui a témoigné au procès de la Cour des petites créances au mois de mars dernier, les patients ne retiennent que 10 % à 15 % des explications d’un médecin.
ELLE CROIT LE PATIENT
« Cela est d’autant plus vrai lorsque la situation évoquée est grave et fait augmenter l’anxiété du patient. C’est le cas d’un diagnostic de cancer possible », fait-il valoir.
Devant les versions contradictoires, la juge Sophie Lapierre a retenu celle du patient, le criminaliste Jean-Claude Lagacé, de la chanteuse Johanne Blouin et de l’infirmière qui les accompagnait.
TÉMOINS CRÉDIBLES
La juge considère aussi que Mme Blouin et leur amie sont des femmes articulées, aptes à comprendre ces distinctions dans les propos du médecin.
« Le défendeur n’a pas pris les moyens raisonnables et nécessaires pour exposer au demandeur que son diagnostic ne serait confirmé que sur réception des résultats d’une biopsie. S’il l’avait dit, le demandeur l’aurait compris, le Tribunal en est convaincu », conclut-elle.