Le Journal de Montreal

Il croyait qu’une prof de primaire était sa blonde

L’enseignant­e est accusée de contacts sexuels sur un garçon

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un jeune homme a cru pendant des années qu’une enseignant­e, aujourd’hui accusée de l’avoir agressé sexuelleme­nt, avait été sa première blonde, à l’âge de 12 ans.

Aujourd’hui âgé de 21 ans, il a accepté de raconter au Journal les agressions dont il aurait été victime en 2009-2010.

Ces allégation­s n’ont pas encore été testées devant un tribunal.

À l’époque, Shawn (nom fictif) fréquentai­t une école primaire de Lanaudière que nous n’identifion­s pas afin de préserver son anonymat. Il avait 12 ans.

Le garçon aurait longtemps mis le secret sur cette année scolaire pas comme les autres, jusqu’à ce qu’un événement marquant dans sa vie l’amène à réfléchir, à l’automne 2017. Il a alors porté plainte à la Sûreté du Québec.

L’enseignant­e Alexandra Lauzière a été accusée de contacts sexuels, d’incitation à des contacts et d’agression sexuelle, en mars dernier, au palais de justice de Joliette.

D’après le mandat d’arrestatio­n, les gestes allégués se seraient produits dans deux villages de Lanaudière.

La femme de 34 ans, aujourd’hui mère de deux enfants, a été libérée sous conditions.

Il lui est entre autres interdit d’avoir un emploi la plaçant en position d’autorité vis-àvis d’enfants.

La Commission scolaire des Samares, où Mme Lauzière enseignait depuis 2009, l’a suspendue sans solde en attendant l’issue du procès, a confirmé la directrice adjointe au Journal.

Shawn aurait rencontré Alexandra Lauzière dans le cadre d’une activité parascolai­re. Elle n’aurait jamais été son enseignant­e, allègue-t-il.

D’après la présumée victime, les agressions auraient débuté lors d’une journée pédagogiqu­e lorsque l’enseignant­e lui aurait demandé de venir l’aider à l’école.

Des baisers en cachette au détour d’un escalier à la relation sexuelle complète dans une classe, Alexandra Lauzière et l’adolescent auraient eu plusieurs autres contacts sexuels par la suite, soutient Shawn. Elle avait 25 ans, soit deux fois son âge.

CHEZ LA PROF

Cela se serait presque toujours produit à l’école, à l’exception d’un épisode qui aurait eu lieu à la résidence de l’enseignant­e vers la fin de l’année scolaire.

« J’étais content parce que j’étais jeune, c’était ma première blonde. Dans le fond, ce n’était pas ma blonde », réalise aujourd’hui le jeune homme.

La relation interdite aurait pris fin abruptemen­t lorsqu’Alexandra Lauzière aurait cessé de parler à Shawn, affirme ce dernier.

« Je n’ai jamais su pourquoi je n’ai plus reçu de nouvelles. Je me sentais rejeté », a-t-il relaté.

« Après ça, j’étais plus timide, pas mal renfermé sur moi-même. Je ne me sentais pas à ma place », a souligné Shawn.

L’avocate d’Alexandra Lauzière a décliné la demande d’entrevue du Journal.

« On va garder nos commentair­es pour le tribunal », a fait savoir Me Ginette Gravel.

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