Le Journal de Montreal

Personnage influent à Sainte-Adèle

- MATTHIEU PAYEN

Le curé André Daoust prend de plus en plus de place dans la vie politique de Sainte-Adèle, ce qui déplaît à la nouvelle mairesse.

« Vous savez, notre curé, c’est un peu comme le curé Labelle, c’est une figure mythique des Pays d’en haut », explique Pierre Lafond, conseiller municipal de l’opposition à Sainte-Adèle.

Ce dernier a trouvé en M. Daoust un allié pour s’opposer aux décisions de la mairesse Nadine Brière.

LA CROIX

Le prêtre a commencé à s’impliquer dans les affaires municipale­s en raison d’un épineux dossier concernant la croix de Sainte-Adèle.

Depuis 14 ans, ce symbole des Laurentide­s est au coeur d’une saga judiciaire dans laquelle la Ville réclame un droit d’accès situé sur le terrain du riche propriétai­re Marc Lupien.

Cette affaire a jusqu’ici coûté près de 3 millions $ en frais d’avocats à la Ville.

C’est trop, selon le curé Daoust, qui a fondé en 2014 un comité de citoyens pour demander à la Ville de cesser les procédures. Il a écrit des lettres aux citoyens et est intervenu à plusieurs reprises aux séances du conseil municipal.

Il confie même avoir organisé des rencontres entre M. Lupien et des élus ou candidats locaux.

« Je ne prends pas parti, assure le prêtre. Mais là, on a clairement un gros chien [la Ville] qui veut manger un petit chien [M. Lupien]. »

MÉDIATION

M. Daoust s’est fait dire plusieurs fois par son évêque de ne pas se mêler des affaires de la Ville.

« Ma mission, c’est de m’occuper de mes paroissien­s, réplique le curé. Mes paroissien­s sont des payeurs de taxes et ils sont tannés de payer pour ça. »

Depuis avril, il siège même à la table de médiation organisée par le ministère des Affaires municipale­s pour régler la chicane, au grand dam de la mairesse.

« Nous essayons de trouver une solution, mais je ne crois pas que les prises de position du curé nous aident », dit-elle.

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