Un faux gérant harcelait une jeune chanteuse
L’homme lui a même promis son assurance vie
SHERBROOKE | Un homme qui se prétendait agent d’artiste est devenu amoureux d’une femme qu’il voyait comme la meilleure chanteuse au monde et l’a harcelée pendant des mois pour qu’elle signe un contrat.
Sébastien Rheault, de Saint-Sylvère près de Bécancour dans le Centre-du-Québec, n’est pas un agent d’artiste. Il est tombé sous le charme d’une étudiante de l’Université de Sherbrooke, Winova Lefebvre-Castillo, une chanteuse amateure et aussi athlète en athlétisme pour le Vert & Or. Dès leur première rencontre en 2014, il lui a dit qu’elle deviendrait une superstar et une vedette internationale.
Toutefois, la femme n’avait pas les mêmes aspirations que M. Rheault et souhaitait un équilibre dans sa vie entre les études, le sport et la chanson.
Voulant s’assurer d’avoir l’exclusivité de celle qu’il appelait « la plus plus plus de l’univers », l’homme de 45 ans a tenté de lui faire signer un contrat, mais elle a refusé.
Voyant que Mme Lefebvre-Castillo n’avait pas les mêmes désirs que lui, Sébastien Rheault a commencé à la harceler. Du 1er mai 2016 au 7 janvier 2017, il lui a envoyé de multiples textos, courriels et messages vocaux. Il a même assisté à quelques-unes de ses compétitions sportives à Sherbrooke et à Montréal.
Pour la convaincre de sa bonne foi, il lui a dit qu’elle deviendrait la bénéficiaire de son assurance vie lorsqu’elle aurait signé le contrat.
À bout, l’étudiante a porté plainte. Sébastien Rheault a été reconnu coupable de harcèlement criminel plus tôt cette semaine.
PEU CRÉDIBLE
« C’est un geste prématuré et inapproprié. Je n’accorde pas beaucoup de crédibilité à l’explication donnée et elle ne tient pas la route », a fait savoir la juge Claire Desgens à propos de l’intention de M. Rheault de faire de sa victime la bénéficiaire de son assurance vie.
Mme Lefebvre-Castillo a fait savoir à M. Rheault qu’elle n’était pas en amour avec lui et qu’il devait cesser d’entrer en contact elle. Elle lui a aussi mentionné qu’elle ne voulait plus qu’il assiste à ses compétitions.
« Quand quelqu’un t’écrit pour te dire qu’elle ne veut plus te voir, tu devrais faire “OK, je vais respecter” », a fait savoir la victime à son harceleur. À cela, M. Rheault a répondu : « OK, on se voit lundi. »