Kanesatake protège l’ail des bois
Après des années de contrebande effrénée, le conseil de bande s’attaque aux cueilleurs de la plante rare
KANESATAKE | Les contrebandiers d’ail des bois se font très discrets cette année à Kanesatake depuis que le grand chef Serge Otsi Simon a décidé de protéger cette plante rare interdite à la vente.
Les affiches « ail des bois à vendre » brillent par leur absence ce printemps à Kanesatake.
L’an dernier, il y avait une dizaine d’affiches devant des commerces de cigarettes tout le long de la 344, sur le territoire mohawk. Une vingtaine de commerces en vendaient. Il est désormais difficile de s’en procurer.
Le conseil de bande a décidé de faire la vie dure aux contrebandiers de cette plante, qui a le statut vulnérable au Québec depuis 1995.
C’EST ASSEZ
« On a décidé que c’était assez. Et nous allons continuer à intervenir pour protéger la ressource », a expliqué Serge Otsi Simon.
Ce dernier tenait à mettre en garde les acheteurs.
« Les Blancs qui vont se faire prendre à cueillir de l’ail des bois dans la montagne ou qui vont en acheter dans les kiosques à cigarettes vont se faire saisir leur véhicule et auront une contravention », lance-t-il.
Des patrouilleurs ont été formés et se tiennent dans la montagne afin d’intervenir auprès des cueilleurs.
Le conseil de bande a fait parvenir une lettre à chacun des membres de sa communauté il y a un mois pour leur expliquer que la contrebande d’ail des bois ne serait plus tolérée.
Plusieurs des commerçants rencontrés avaient la même explication.
« Je ne suis pas certain qu’on va en avoir cette année puisqu’il y a des patrouilleurs dans la montagne pour chasser les cueilleurs d’ail des bois », a mentionné un commis d’un kiosque à cigarettes.
DUR À TROUVER
Une vingtaine de kiosques ont été visités avant de trouver un commerçant qui en vendait. L’ail des bois ne se reproduit que tous les sept ans lorsqu’elle est en fleur. Le gouvernement a donc imposé une restriction sur sa cueillette. Il est interdit d’en cueillir plus de 50 gousses par personne par année et il est interdit d’en faire le commerce. L’amende minimale est de 500 $ et peut atteindre 40 000 $ en cas de récidive. – En collaboration avec monjournal.ca