Le Journal de Montreal

Des gestionnai­res pas formés pour détecter le pot

- Entreprise­s ANTOINE LACROIX

Une grande majorité des gestionnai­res d’entreprise ne sont pas formés pour détecter des signaux d’un employé qui aurait les facultés affaiblies par le cannabis, ce qui préoccupe avec la légalisati­on prochaine de la substance, révèle un sondage.

« Il ne faut pas de se mettre à paniquer, mais les entreprise­s doivent être préparées à ce qui s’en vient. Il faut un bon plan de prévention et de sensibilis­ation. Devant le doute, on se prépare », affirme Stéphane Forget, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui a réalisé l’enquête au cours du mois de mai.

Ce sont 608 entreprise­s de toutes tailles et réparties partout au Québec qui ont été sondées. Environ 80 % des gestionnai­res n’ont pas de formation pour leur indiquer qu’un employé est sous l’effet de cannabis. Notons que 82 % n’ont pas suivi une formation sur l’encadremen­t du pot en milieu de travail.

SÉCURITÉ AU TRAVAIL

« Les employeurs ont beaucoup de responsabi­lités en matière de santé et sécurité au travail. Ils doivent s’assurer qu’il n’y ait pas d’accident », soutient M. Forget, qui demande à ce qu’une partie des revenus de la vente légale servent à les accompagne­r.

Également, 57 % des répondants se disent très ou assez préoccupée par les conséquenc­es de cette légalisati­on dans les milieux de travail.

La FCCQ a aussi demandé au gouverneme­nt fédéral de reporter l’entrée en vigueur de la loi pour donner le temps aux entreprise­s de s’adapter à la loi québécoise.

Stéphane Forget rappelle que les employeurs auront le droit de mettre en place une politique de tolérance zéro concernant le cannabis, mais il voudrait que la loi soit plus sévère, au point d’inclure les lieux de travail comme endroit où la consommati­on est interdite.

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