Le Journal de Montreal

Pas de traitement de faveur

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L’ÉNONCÉ

De l’avis des conservate­urs, le gouverneme­nt Trudeau favorise les migrants qui entrent de façon irrégulièr­e au Canada par le chemin Roxham aux dépens des réfugiés de guerre qui s’entassent dans des camps, comme en Turquie ou en Jordanie. « Le ministre de l’Immigratio­n prône la compassion, mais il laisse les gens les plus vulnérable­s de la planète attendre pendant qu’il donne la priorité aux gens qui traversent illégaleme­nt la frontière depuis les États-Unis », a lancé en Chambre le député d’Edmonton Manning Ziad Aboultaif plus tôt ce mois-ci. Les migrants irrégulier­s ont-ils vraiment un traitement de faveur par rapport aux « vrais réfugiés » ?

LES FAITS

« C’est faux à 300 % », tranche l’avocat Stéphane Handfield, rappelant que ces deux types de dossiers sont évalués par des instances différente­s. Les demandes d’asile faites par des migrants qui sont déjà physiqueme­nt au Canada, qu’ils y soient arrivés par un poste frontalier officiel ou non, sont traitées par la Commission de l’immigratio­n et du statut de réfugié (CISR). Quant aux personnes qui vivent dans des camps de réfugiés après avoir fui la persécutio­n, leur dossier est pris en charge par le Haut-Commissari­at des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). « Ils sont déjà reconnus comme étant des réfugiés », souligne Me Handfield, alors que ce n’est pas le cas des ressortiss­ants qui traversent la frontière à Saint-Bernard-de-Lacolle. Le temps de traitement des demandes devant la CISR n’a aucune incidence sur le cheminemen­t des dossiers devant l’UNHCR puisqu’« il n’y a pas de vases communican­ts entre les deux programmes », insiste Jean-Nicolas Beuze, représenta­nt au Canada de l’UNHCR.

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