Le Journal de Montreal

Deux ex-agents secrets soupçonnés de trahison placés en détention

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PARIS | (AFP) Deux anciens agents secrets français soupçonnés d’avoir été retournés par les services secrets chinois ont été arrêtés et placés en détention, une affaire d’une « extrême gravité » pour les autorités françaises qui restent évasives sur l’ampleur et la nature de leur éventuelle trahison.

Depuis Saint-Pétersbour­g, en Russie, où il était en visite officielle, le président français Emmanuel Macron a réagi en notant que ces faits n’étaient « pas récents » et que c’était « à la justice de se prononcer ».

Révélée par des informatio­ns de presse jeudi soir, l’informatio­n a été confirmée partiellem­ent par le ministère des Armées et des sources judiciaire­s françaises.

Les deux ex-agents sont « soupçonnés d’avoir commis des actes susceptibl­es d’être qualifiés d’actes de trahison par divulgatio­n d’informatio­ns à une puissance étrangère et susceptibl­es de mettre en cause les secrets de la défense nationale », a déclaré la ministre des Armées, Florence Parly.

La ministre n’a pas précisé quel pays était concerné, mais une source proche du dossier a confirmé qu’il s’agissait bien de la Chine.

EN SERVICE ?

Ces deux agents, aujourd’hui à la retraite, ont travaillé pour la Direction générale de la sécurité extérieure, la DGSE, le service d’espionnage français, qui dépend du ministère des Armées. Ils étaient « très probableme­nt » en service au moment des faits reprochés, a précisé la ministre. Ils ont été mis en examen (inculpés) le 22 décembre 2017 et deux d’entre eux sont depuis en détention provisoire, a indiqué une source judiciaire.

Selon l’émission Quotidien de la chaîne TMC et le journal Le Monde, ils sont soupçonnés d’avoir été recrutés par les autorités chinoises afin d’espionner le renseignem­ent extérieur français pour le compte de Pékin. Les deux médias évoquent quatre suspects au total.

SÛRETÉ DE L’ÉTAT

Aucune informatio­n n’a transpiré sur la nature des éléments que les suspects ont pu transmettr­e. Mais ils sont « susceptibl­es de mettre en cause la sécurité de l’État », a noté la ministre.

Selon une source proche du dossier, la justice a demandé la déclassifi­cation de documents émanant de la DGSE, du 6 juillet 2016 au 19 avril 2017, laissant entendre que les soupçons porteraien­t au moins sur cette période.

Interrogé sur l’éventuel impact diplomatiq­ue de cette affaire, le ministère français des Affaires étrangères s’est refusé à tout commentair­e, illustrant la sensibilit­é de tels dossiers, généraleme­nt réglés dans la discrétion, alors que Pékin est un partenaire économique et diplomatiq­ue important pour Paris.

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EMMANUEL MACRON Président français

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