Le Journal de Montreal

L’oligopole des compagnies pétrolière­s

- Canada ? Rien. Allez les bouffons que nous sommes, passons à la caisse ! Michel Jacques habite à Sainte-Marthe-sur-le-Lac

Elles ont beau proclamer que le libre marché existe dans le domaine de l’essence, les cinq ou six pétrolière­s d’ici se moquent allègremen­t des consommate­urs, car la concurrenc­e est un mythe. Voilà bien l’exemple le plus patent du capitalism­e sauvage et il faut être de mauvaise foi pour ignorer cette arnaque économique.

Quand j’étais jeune (années 1960 et 1970), les stations-service jouaient du coude. Shell, Texaco, Esso, Fina, Supertest et les autres vendaient l’essence au gallon et le prix variait de un, deux ou trois cents selon l’enseigne. J’ajoute que nous profitions du service à la pompe, ce qui est rarissime de nos jours. S’il était normal d’encourager le garagiste du coin (qui s’occupait de notre mécanique), les gens faisaient souvent un petit détour pour épargner sur l’essence.

TROMPERIE

Première supercheri­e de l’oligopole : depuis quelques années, toutes les enseignes montent ou baissent leur prix au litre de la même ampleur, à une ou deux heures près, le temps de communique­r entre elles... Wow, méchante concurrenc­e ! Rien pour faire trop mal aux actionnair­es.

Deuxième tromperie : les pétrolière­s utilisent tous les événements mondiaux imaginable­s pour « défendre » les raisons des hausses. Un puits qui a fermé quelque part ; un ouragan sur le golfe du Mexique ; un attentat au Moyen-Orient ; l’OPEP qui décide de restreindr­e l’offre ; la crise politique en Libye ; les réserves mondiales qui baissent : j’en passe.

Curieuseme­nt, la raison du jour qui fait subitement grimper le prix du litre de 15 cents le mardi s’estompe comme par magie cinq jours plus tard et le litre baisse alors de 13 cents partout. Expliquez-moi, quelqu’un : si la raison de la hausse est si majeure, pourquoi l’augmentati­on ne dure-t-elle pas plus longtemps ? Ne me faites pas croire que toutes les pétrolière­s s’approvisio­nnent au même endroit.

CONTRÔLE EN SOUS-MAIN

Je déteste avoir négligé de faire le plein un certain soir pour découvrir une hausse majeure le lendemain matin. Je préférerai­s encore que, peu importe le prix, celui-ci ne change pas durant un ou deux mois. Les automobili­stes sont tannés – moi en tout cas – qu’on joue au yoyo avec eux. C’est ça un oligopole, une bande de grosses corporatio­ns qui contrôlent l’offre en sous-main et qui nient la compétitio­n véritable. Et que fait le Bureau de la concurrenc­e du

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Il faut être de mauvaise foi pour ignorer cette arnaque économique.

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