L’oligopole des compagnies pétrolières
Elles ont beau proclamer que le libre marché existe dans le domaine de l’essence, les cinq ou six pétrolières d’ici se moquent allègrement des consommateurs, car la concurrence est un mythe. Voilà bien l’exemple le plus patent du capitalisme sauvage et il faut être de mauvaise foi pour ignorer cette arnaque économique.
Quand j’étais jeune (années 1960 et 1970), les stations-service jouaient du coude. Shell, Texaco, Esso, Fina, Supertest et les autres vendaient l’essence au gallon et le prix variait de un, deux ou trois cents selon l’enseigne. J’ajoute que nous profitions du service à la pompe, ce qui est rarissime de nos jours. S’il était normal d’encourager le garagiste du coin (qui s’occupait de notre mécanique), les gens faisaient souvent un petit détour pour épargner sur l’essence.
TROMPERIE
Première supercherie de l’oligopole : depuis quelques années, toutes les enseignes montent ou baissent leur prix au litre de la même ampleur, à une ou deux heures près, le temps de communiquer entre elles... Wow, méchante concurrence ! Rien pour faire trop mal aux actionnaires.
Deuxième tromperie : les pétrolières utilisent tous les événements mondiaux imaginables pour « défendre » les raisons des hausses. Un puits qui a fermé quelque part ; un ouragan sur le golfe du Mexique ; un attentat au Moyen-Orient ; l’OPEP qui décide de restreindre l’offre ; la crise politique en Libye ; les réserves mondiales qui baissent : j’en passe.
Curieusement, la raison du jour qui fait subitement grimper le prix du litre de 15 cents le mardi s’estompe comme par magie cinq jours plus tard et le litre baisse alors de 13 cents partout. Expliquez-moi, quelqu’un : si la raison de la hausse est si majeure, pourquoi l’augmentation ne dure-t-elle pas plus longtemps ? Ne me faites pas croire que toutes les pétrolières s’approvisionnent au même endroit.
CONTRÔLE EN SOUS-MAIN
Je déteste avoir négligé de faire le plein un certain soir pour découvrir une hausse majeure le lendemain matin. Je préférerais encore que, peu importe le prix, celui-ci ne change pas durant un ou deux mois. Les automobilistes sont tannés – moi en tout cas – qu’on joue au yoyo avec eux. C’est ça un oligopole, une bande de grosses corporations qui contrôlent l’offre en sous-main et qui nient la compétition véritable. Et que fait le Bureau de la concurrence du