Est-ce que les actions gouvernementales portent des fruits ?
En cette Semaine des services éducatifs en centre de la petite enfance et en milieu familial, je souhaite revenir sur la qualité des services relativement au portrait dévoilé le 22 mai par l’Observatoire des tout-petits.
Les études réalisées au Québec et dans le monde indiquent que les petits enfants, surtout s’ils vivent dans des milieux plus vulnérables, peuvent bénéficier de la fréquentation d’un service éducatif avant l’école à condition qu’on y mesure une qualité élevée.
POURQUOI EN PARLER ?
Je rappelle souvent que nos petits enfants sont parmi les plus vulnérables de la société. Pensez à un tout-petit âgé de 2 ans, vous réaliserez qu’il n’est certainement pas en mesure de nommer et de raconter à ses parents qu’il n’a pas mangé à sa faim, qu’il a été mis en punition de façon exagérée, qu’on l’a forcé à rester couché, qu’on a agi avec lui de manière inappropriée. Est-ce si facile pour les parents de détecter un problème ? Je vous assure que ça ne saute pas toujours aux yeux, des parents vous le confirmeront.
Toutes ces raisons militent pour la mise en place de mesures et de règles qui assurent des services de qualité. Qu’est-ce que la connaissance nous dit à ce sujet ? Les services de meilleure qualité sont ceux où l’on retrouve du personnel qualifié, bien rémunéré et stable, un faible ratio adulte/enfants, une gestion efficace. Les éducatrices y offrent un programme éducatif qui couvre tous les aspects du développement de l’enfant (moteur, intellectuel, langagier, social et affectif).
DOIT-ON S’INQUIÉTER ?
Au cours des dernières années, peu d’actions prises par nos décideurs visaient ces caractéristiques. Les efforts pour améliorer la loi, incluant la révision du programme éducatif et des obligations qui y seront assorties, et la mise en place d’un processus d’évaluation de la qualité vont dans le bon sens. Mais le contexte de coupes nous rattrape inévitablement
Les employées ont le sentiment que leurs conditions se sont détériorées. Entre autres, les ratios enfants/éducatrice ont été augmentés à certains moments de la journée « pour assurer plus d’efficience » et il y a moins d’activités de formation continue. Plusieurs directions peinent à recruter et observent une augmentation de la rotation du personnel. Les nouvelles sommes accordées par le gouvernement prennent trop souvent la forme d’appels de projets lancés avec des délais peu réalistes ne favorisant pas une gestion efficace des sommes. Si on prenait une nouvelle mesure de la qualité aujourd’hui, serait-elle améliorée ou détériorée ? Oui, il y a de quoi s’inquiéter.
Malgré tous ces défis, les équipes des CPE, des bureaux coordonnateurs, et les responsables en milieu familial qui leur sont associées demeurent engagées pour l’amélioration de la qualité, ce qui me rend très fière de les représenter. La contribution des parents et des partenaires représente aussi un atout précieux et aide à maintenir le cap.
Notre magnifique réseau pourra-til compter sur l’appui des prochains élus ? À vous et à nous de poser les bonnes questions aux candidats.