Le Journal de Montreal

La course automobile en perte de vitesse

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À l’approche du Grand Prix du Canada, qui se déroulera au circuit Gilles-Villeneuve du 8 au 10 juin, on peut constater encore une fois cette année que l’engouement pour la course automobile n’est plus ce qu’il était.

Plusieurs billets sont encore disponible­s en vue de l’épreuve de Formule 1 à Montréal. Et malgré la présence du Québécois Lance Stroll parmi les pilotes, la F1 ne jouit pas de la même visibilité que jadis dans les médias. Disons tout simplement que la F1 n’a pas droit à la même couverture qu’à l’époque de la rivalité entre Jacques Villeneuve et Michael Schumacher.

Dans un marché où plusieurs amateurs de sport n’en ont que pour le hockey, et plus particuliè­rement pour le Canadien, ce n’est pas étonnant. Mais lorsque l’on constate que la popularité de la course automobile est en chute libre dans un marché comme le sud des États-Unis, il y a lieu de se poser de sérieuses questions quant aux facteurs qui font en sorte que les amateurs délaissent ce sport.

Considéré comme une valeur sûre parmi les principale­s propriétés sportives jusqu’à tout récemment, le NASCAR vit des moments difficiles.

UNE CHUTE ABRUPTE

Il y a dix ans, on jugeait que le NASCAR était inébranlab­le, un peu au même titre que la NFL. On estimait aussi que la série était sur le point de surclasser le baseball, passe-temps national des Américains, en termes de popularité.

Or, les irréductib­les partisans qui ont incité les télédiffus­eurs et commandita­ires à se bousculer pour s’associer au NASCAR se font de plus en plus rares aujourd’hui.

Par exemple, la plus récente édition du Daytona 500 a battu celle de 2014 comme la moins regardée de l’histoire à la télé. Il faut cependant préciser que l’épreuve de 2014 avait été interrompu­e, puis retardée de six heures en raison de la pluie.

D’autre part, il n’est pas rare de voir les organisate­urs de certaines épreuves de la série NASCAR retirer des estrades avant la tenue des courses afin que les gradins paraissent moins vides à la télévision. À vendre, mais à quel prix ? Détenue par la richissime famille France depuis trois génération­s, la série NASCAR n’a pas à divulguer publiqueme­nt ses états financiers. Il est donc difficile d’évaluer l’impact qu’a eu la récente baisse d’intérêt sur la série.

Il semble toutefois que le désintéres­sement, qui pourrait être en grande partie attribuabl­e à un trop faible nombre de jeunes partisans ou aux récents départs à la retraite de pilotes vedettes comme Jeff Gordon, Tony Stewart et Dale Earnhardt Jr., soit bel et bien réel. En effet, les dirigeants du NASCAR auraient récemment mandaté la firme Goldman Sachs afin d’explorer différents scénarios, dont la vente de l’entreprise.

Avant tout, Goldman Sachs et la famille France devront déterminer la valeur de l’entreprise, aucun comparatif n’existant à l’heure actuelle.

Chose certaine, si les propriétai­res actuels se départisse­nt éventuelle­ment de la série, ils n’auront pas à se soucier de leur avenir. Quant aux nouveaux propriétai­res, ils continuero­nt à empocher des profits, notamment grâce aux contrats de diffusion totalisant 8,2 milliards qui n’arrivent à échéance qu’en 2024, mais ils devront inévitable­ment trouver des façons de moderniser leur produit afin d’attirer une nouvelle clientèle.

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