Le Journal de Montreal

Un grand coup signé Froome

Le Britanniqu­e s’installe en tête du Tour d’Italie

- Les Québécois Michael Woods (EF Education First - Drapac p/b Cannondale) et Guillaume Boivin (Israel Cycling Academy) ont pris respective­ment les 39e et 104e rangs de l’étape. Au classement général Woods est 21e et Boivin, 119e.

BARDONECCH­IA | (AFP et Agence QMI) Un coup de folie ! Le Britanniqu­e Chris Froome a conduit un raid solitaire de 80 kilomètres pour gagner la 19e étape, hier, à Bardonecch­ia, et renverser le Giro.

Le quadruple vainqueur du Tour de France s’est emparé du maillot rose après un numéro d’une autre époque dans une étape de haute montagne. À deux jours de l’arrivée à Rome, il a pris les commandes de la course avec 40 secondes d’avance sur le Néerlandai­s Tom Dumoulin, champion en titre du Giro.

« C’est complèteme­nt fou de vivre une étape comme ça », a réagi le Français Thibaut Pinot, qui a repris place sur le podium (3e à 4 min 17 s) après les défaillanc­es en série de cette étape-reine franchissa­nt le colle delle Fenestre, le point le plus haut de ce Giro à l’altitude de 2178 mètres.

À Jafferau, Froome a précédé son suivant, l’Équatorien Richard Carapaz, de trois minutes. Dans sa cavalcade qui a duré près de deux heures et demie, il n’a jamais faibli. Tout juste a-t-il lâché une poignée de secondes dans la très dure ascension finale au-dessus de Bardonecch­ia (7,2 km à 9,1 %).

ATTAQUE IMPARABLE

Froome a attaqué sur la terre battue du col le plus haut du Giro (Fenestre), à 6 km du sommet. Il a creusé l’écart sur cette route défoncée, entre les névés, et a basculé avec 40 secondes d’avance sur le petit groupe de poursuite.

Le Britanniqu­e a accru son avance dans la descente et, surtout, dans la montée roulante vers Sestriere (2 min 40 s), malgré la poursuite animée par Dumoulin, rien de moins que le champion du monde du contre-la-montre, et Pinot.

« Je n’ai jamais fait quelque chose comme ça de toute ma carrière », a déclaré Froome, dont le raid a rappelé des échappées du calibre de celles qui ont marqué l’histoire du Tour : l’Italien Claudio Chiappucci en 1992 (sur la route de Sestriere) ou, plus récemment, l’Américain Floyd Landis en 2006 (Morzine). Landis avait ensuite été déclassé pour dopage.

« Pour prendre le maillot, je devais faire quelque chose de fou, a commenté Froome, qui est apparu au bord des larmes après l’arrivée. Je ne pouvais pas attendre la dernière montée.

Le colle delle Fenestre était l’endroit idéal pour attaquer. La route en terre m’a rappelé les routes africaines », a ajouté le Britanniqu­e (33 ans), qui a grandi au Kenya, puis en Afrique du Sud.

YATES REND LES ARMES

La performanc­e hors normes de Froome a éclipsé la défaillanc­e complète de son compatriot­e Simon Yates, en tête du Giro depuis l’Etna (6e étape). Le porteur du maillot rose a été distancé très tôt, à plus de 86 kilomètres de l’arrivée, dans l’interminab­le ascension du Fenestre (18,5 km).

Le calvaire de Yates – plus d’un quart d’heure perdu en 12 kilomètres – s’est prolongé jusqu’à la ligne, franchie avec un retard de l’ordre d’une quarantain­e de minutes.

Froome, vainqueur pour la deuxième fois dans le Giro, aborde la 20e et avant-dernière étape en position de force. Même s’il reste trois grandes ascensions dans le Val d’Aoste pour rejoindre Cervinia.

Le Britanniqu­e, qui encourt une possible suspension pour son contrôle antidopage anormal de la dernière Vuelta, n’est plus qu’à 48 heures de triompher pour la première fois dans le Giro.

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PHOTO AFP Chris Froome exulte en franchissa­nt la ligne d’arrivée, après un numéro en solitaire de 80 kilomètres, lors de la 19e étape du Giro.

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