Le Journal de Montreal

Avez-vous fait votre choix ?

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Vous êtes plusieurs à me demander ma prédiction pour la finale de la Coupe Stanley. Je suis bien embêté de vous donner une réponse franche. Je n’ose plus me prononcer contre les Golden Knights de Vegas. Quant aux Capitals de Washington, je m’attendais à ce qu’ils flanchent en cours de route, mais ils ont tenu le coup.

Les deux équipes étaient négligées par les parieurs au début des séries. On disait des Golden Knights que leur balloune se dégonflera­it. Ils ont balayé les Kings en quatre matchs avant d’éliminer les Sharks en six rencontres et de liquider les Jets en cinq matchs. Ils montrent une fiche de 12-3.

C’est un dossier digne du Canadien des belles années.

LES CAPITALS SUR L’ADRÉNALINE

Le parcours a été plus tortueux pour les Capitals. Après les avoir vus perdre sur leur patinoire les deux premiers matchs de la série de premier tour qui les opposait aux Blue Jackets de Columbus, on a dit qu’ils trébuchera­ient une fois de plus. Ils ont répliqué avec une salve de quatre victoires consécutiv­es. Bye-bye, les Blue Jackets ! On avait hâte de voir comment ils s’en tireraient ensuite contre Sidney Crosby et les Penguins, leurs tombeurs des deux années précédente­s. Crosby et sa bande n’ont été en avance qu’après le premier match. Les champions en titre de la coupe Stanley sont tombés en six rencontres.

Lorsque le Lightning a remonté les Capitals après avoir échappé les deux premiers matchs de la finale de l’Est dans leur château fort, on a répété que les carottes étaient vraiment cuites cette fois pour les Capitals. Erreur encore une fois ! Les Capitals ont découpé le Lightning en rondelles lors des sixième et septième rencontres. Bon été, le Lightning ! Avec 19 matchs au compteur, on pourrait dire que les Capitals sont fatigués, mais ils ne ressentent pas de surmenage pour le moment. Ils roulent sur l’adrénaline.

FLEURY, UN MODÈLE

Dans 48 heures, donc, deux des figures dominantes des séries, Marc-André Fleury et Alex Ovechkin, s’affrontero­nt dans une lutte sans merci. Je dis deux, mais Evgeny Kuznetsov pour les Capitals et Jonathan Marchessau­lt pour les Golden Knights connaissen­t aussi des séries du tonnerre.

Il y a d’autres joueurs qui s’affirment également dans les deux camps, mais Fleury et Ovechkin sont davantage sous les feux de la rampe en raison de leur grande célébrité.

À pareille date l’an dernier, Fleury observait ses anciens coéquipier­s des Penguins se diriger vers une deuxième conquête d’affilée de la coupe.

Je l’avais croisé au Centre Canadian Tire, à Ottawa, alors que les Penguins venaient de créer l’égalité 2-2 en finale de l’Est contre les Sénateurs. Il avait été remplacé par Matt Murray durant le troisième match après avoir accordé cinq buts sur neuf tirs.

Il avait été devant le filet pour les neuf premières victoires des siens dans les séries, mais ce fut son chant du cygne avec les Penguins. Il s’était arrêté pour me serrer la main, mais sans sourire. Il était profondéme­nt blessé. Mais en joueur d’équipe qu’il est, il a ravalé sa frustratio­n.

Pour peu que je le connaisse, j’ai la conviction qu’il n’en veut à personne chez les Penguins. Ne vous attendez pas à ce qu’il crie vengeance s’il soulève la coupe pour la quatrième fois à la fin de la finale.

LA MISSION D’OVECHKIN

Ovechkin, quant à lui, est en mission. Il a toujours eu le coeur à l’ouvrage, mais il est présenteme­nt animé par une passion dévorante. Cette coupe, il la veut plus que jamais il en aurait voulu autrefois. Il veut être le premier capitaine russe à la recevoir des mains de Gary Bettman.

Les affirmatio­ns disant qu’il n’est pas un gagnant semblent l’avoir atteint. Il veut les faire taire une fois pour toutes.

Mais c’est injuste quand on y pense. Marcel Dionne, Adam Oates, Dale Hawerchuk, Jean Ratelle, Rod Gilbert, Gilbert Perreault, Pierre Turgeon et Tony Esposito chez les gardiens ont été élus, comme il se devait, au Panthéon du hockey sans qu’ils aient gagné la coupe.

Parle, parle, jase, jase, le moment est venu de me lancer à l’eau. Les Golden Knights vont gagner. Pourquoi ? Sais pas. En combien de matchs ? On passe à un autre appel !

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PHOTO AFP Alex Ovechkin est en mission. Il est animé par une passion dévorante.
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