Des chercheurs réclament le vaccin
Alors que davantage de recherche est réclamée tant à Québec qu’à Ottawa pour lutter contre la maladie de Lyme, de nombreux scientifiques refusent de s’y pencher, craignant les attaques des groupes de patients.
« L’environnement de la maladie de Lyme est tellement agressif. Les activistes du Lyme sont des gens qui consacrent leur vie à rendre les avancées scientifiques difficiles », déplore le Dr Brian Ward, du Centre universitaire de santé McGill.
Conséquemment, « il y a énormément de chercheurs qui refusent de travailler sur la maladie », constate la Dre Tara Moriarty, du Réseau canadien sur la maladie de Lyme.
« Tout cela nuit aux soins, à la communication entre les patients et leurs médecins, et évidemment à leur santé », se désole-t-elle.
La chercheuse fait elle-même l’objet de vives critiques de la part de la Fondation canadienne de la maladie de Lyme (CanLyme).
OPPOSÉE AU VACCIN
CanLyme n’est d’ailleurs pas favorable à la réintroduction du vaccin LYMErix.
« Réintroduire LYMErix n’est pas la meilleure solution, car il était limité et posait des risques pour la santé », dit Jim Wilson, le président de l’organisation.
Il ajoute qu’il y a de nombreuses souches de la maladie de Lyme et que le vaccin ne protégeait que contre une minorité d’entre elles.
La vaccination est « une solution simpliste à un problème complexe », estime l’entomologiste Janet Sperling, doctorante à l’Université de l’Alberta, et également membre de CanLyme.
ACCÈS AUX SOINS
M. Wilson ajoute qu’avant d’approuver un vaccin, il faudrait un protocole de détection de la maladie plus efficace et s’assurer que tous les malades auront accès aux soins, ce qui n’est pas le cas, insiste-t-il.
Il se rendra à Genève, au siège de l’Organisation des Nations unies, la semaine prochaine, pour dénoncer, dit-il, le déni de soin dont font l’objet des patients atteints de la maladie de Lyme. Il sera accompagné de représentants de groupes de patients provenant de 14 autres pays.