Le Journal de Montreal

Un avocat qui a harcelé son ex est à nouveau accusé

Il se serait approché du domicile de la victime après une peine de prison

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un avocat de la Rive-Sud condamné à neuf mois de prison pour avoir espionné, harcelé et transmis des images intimes de son ex-femme, se retrouve à nouveau au banc des accusés pour s’être approché du domicile de la victime.

L’homme de loi semble avoir de la difficulté à respecter les ordonnance­s du tribunal, si l’on en croit ses antécédent­s et ses causes pendantes.

Il a récemment été inculpé de deux nouveaux chefs de bris pour s’être trouvé à moins de 500 mètres de la maison de son ex-conjointe, alors que cela lui était interdit.

Après une rupture qu’il digérait très mal, l’avocat a dû quitter la résidence familiale, à l’été 2016. Nous ne l’identifion­s pas, car des procédures de divorce le lient à la victime.

CENTAINES D’APPELS

L’avocat a inondé son ex de centaines d’appels, textos et courriels, entre août et novembre. Le quadragéna­ire a même joint à l’un des courriels des extraits vidéo d’une relation sexuelle du couple.

Les images avaient été captées à l’insu de la dame, sans son consenteme­nt.

CAMÉRA DANS SA DOUCHE

En novembre 2016, la victime a découvert une caméra dissimulée dans une pile de peluches. Un second dispositif d’enregistre­ment était braqué sur sa douche.

L’avocat a alors été arrêté, mais les messages insistants ont recommencé dès qu’il a été libéré, malgré l’interdicti­on de la cour.

Il s’est même introduit dans la résidence de son ex en son absence, en plus de déposer un sac de sous-vêtements sexy sur la voiture de celle-ci.

L’avocat a reconnu sa culpabilit­é à des chefs de voyeurisme, harcèlemen­t criminel et transmissi­on non consensuel­le d’images intimes ainsi qu’à trois violations d’engagement. Il a été condamné à neuf mois de prison, au printemps 2017.

Or, il aurait continué de contacter son ex-conjointe pendant sa détention, puisqu’une nouvelle accusation de harcèlemen­t a été déposée contre lui. Cette cause est toujours pendante.

L’avocat a par la suite été convoqué devant le Conseil de discipline du Barreau, à la suite d’une plainte ne concernant tou- tefois que les trois bris d’engagement.

Fait particulie­r, le syndic a suggéré au Conseil de ne pas lui imposer de sanction, implorant la clémence, vu les circonstan­ces particuliè­res du dossier.

AMENDE DE 2500 $

Une recommanda­tion que le Conseil de discipline n’a pas suivie, ordonnant plutôt à l’avocat fautif de payer une amende de 2500 $, en plus de lui décerner une réprimande.

« [L] a conduite reprochée à l’intimé est grave et elle porte ombrage à l’ensemble de la profession », a statué le panel dans une décision récente.

L’avocat a néanmoins écopé de sanctions relativeme­nt mineures, décrites comme étant « dans le bas de la fourchette » des peines.

Le Journal a demandé au Barreau si le Conseil était informé des trois autres condamnati­ons et si cela aurait pu avoir une incidence sur la sanction. « Le Conseil de discipline a dûment pris connaissan­ce de tous les éléments qui étaient pertinents pour rendre la décision dans ce dossier », a écrit la porte-parole Martine Meilleur, ajoutant que le Conseil ne se penchait que sur les infraction­s liées à la profession.

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