Un avocat qui a harcelé son ex est à nouveau accusé
Il se serait approché du domicile de la victime après une peine de prison
Un avocat de la Rive-Sud condamné à neuf mois de prison pour avoir espionné, harcelé et transmis des images intimes de son ex-femme, se retrouve à nouveau au banc des accusés pour s’être approché du domicile de la victime.
L’homme de loi semble avoir de la difficulté à respecter les ordonnances du tribunal, si l’on en croit ses antécédents et ses causes pendantes.
Il a récemment été inculpé de deux nouveaux chefs de bris pour s’être trouvé à moins de 500 mètres de la maison de son ex-conjointe, alors que cela lui était interdit.
Après une rupture qu’il digérait très mal, l’avocat a dû quitter la résidence familiale, à l’été 2016. Nous ne l’identifions pas, car des procédures de divorce le lient à la victime.
CENTAINES D’APPELS
L’avocat a inondé son ex de centaines d’appels, textos et courriels, entre août et novembre. Le quadragénaire a même joint à l’un des courriels des extraits vidéo d’une relation sexuelle du couple.
Les images avaient été captées à l’insu de la dame, sans son consentement.
CAMÉRA DANS SA DOUCHE
En novembre 2016, la victime a découvert une caméra dissimulée dans une pile de peluches. Un second dispositif d’enregistrement était braqué sur sa douche.
L’avocat a alors été arrêté, mais les messages insistants ont recommencé dès qu’il a été libéré, malgré l’interdiction de la cour.
Il s’est même introduit dans la résidence de son ex en son absence, en plus de déposer un sac de sous-vêtements sexy sur la voiture de celle-ci.
L’avocat a reconnu sa culpabilité à des chefs de voyeurisme, harcèlement criminel et transmission non consensuelle d’images intimes ainsi qu’à trois violations d’engagement. Il a été condamné à neuf mois de prison, au printemps 2017.
Or, il aurait continué de contacter son ex-conjointe pendant sa détention, puisqu’une nouvelle accusation de harcèlement a été déposée contre lui. Cette cause est toujours pendante.
L’avocat a par la suite été convoqué devant le Conseil de discipline du Barreau, à la suite d’une plainte ne concernant tou- tefois que les trois bris d’engagement.
Fait particulier, le syndic a suggéré au Conseil de ne pas lui imposer de sanction, implorant la clémence, vu les circonstances particulières du dossier.
AMENDE DE 2500 $
Une recommandation que le Conseil de discipline n’a pas suivie, ordonnant plutôt à l’avocat fautif de payer une amende de 2500 $, en plus de lui décerner une réprimande.
« [L] a conduite reprochée à l’intimé est grave et elle porte ombrage à l’ensemble de la profession », a statué le panel dans une décision récente.
L’avocat a néanmoins écopé de sanctions relativement mineures, décrites comme étant « dans le bas de la fourchette » des peines.
Le Journal a demandé au Barreau si le Conseil était informé des trois autres condamnations et si cela aurait pu avoir une incidence sur la sanction. « Le Conseil de discipline a dûment pris connaissance de tous les éléments qui étaient pertinents pour rendre la décision dans ce dossier », a écrit la porte-parole Martine Meilleur, ajoutant que le Conseil ne se penchait que sur les infractions liées à la profession.