Le Journal de Montreal

Pichet en cour pour récupérer son poste

Il affirme être victime d’un « congédieme­nt déguisé »

- FÉLIX SÉGUIN

L’ex-directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Philippe Pichet s’adresse aux tribunaux afin de réintégrer ses fonctions de chef de police.

Celui qui a été suspendu le 6 décembre dernier par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s’est adressé hier à la Cour du Québec afin d’entamer des procédures légales contre le Procureur général du Québec, Martin Coiteux, et la Ville de Montréal.

Dans un document de 16 pages obtenu par notre Bureau d’enquête, il demande à la Cour « d’annuler sa suspension » et « d’ordonner » à la Ville de Montréal de le « réintégrer à titre de directeur du Service de police de la Ville de Montréal ».

Philippe Pichet, qui avait été nommé directeur en août 2015, affirme dans la procédure que sa suspension est une « destitutio­n par congédieme­nt déguisé ».

ADMINISTRA­TION PRÉCÉDENTE

Dans les documents qui ont été signifiés aux principaux intéressés hier, Philippe Pichet lève le voile sur toutes les discussion­s entourant sa suspension avec le directeur général de la Ville, Alain Marcoux. Il soutient qu’à plus d’une reprise, M. Marcoux s’est montré en accord avec l’idée que les guerres de clans au SPVM et les méthodes peu orthodoxes de son dépar- tement des Affaires internes avaient été héritées de l’époque de ses prédécesse­urs.

Selon ses prétention­s, M. Marcoux aurait même affirmé qu’il n’y avait « aucune faute profession­nelle, aucune faute lourde, aucune faute criminelle et qu’il n’y a aucun problème de compétence ».

SCANDALE DES AFFAIRES INTERNES

Le SPVM a été mis en quasi-tutelle depuis février 2017 après la diffusion d’un reportage de notre Bureau d’enquête sur des allégation­s de fabricatio­n de preuve au départemen­t des Affaires internes de la police.

Trois jours après la diffusion, le ministère avait ordonné la mise en service d’une équipe d’enquête mixte qui devait se pencher sur diverses allégation­s criminelle­s présumémen­t commises au service de police.

Martin Coiteux avait mandaté l’ancien sous-ministre à la Justice, Michel Bouchard, afin de rédiger un rapport sur le fonctionne­ment de l’organisati­on.

« Les informatio­ns dont nous avons été saisies récemment dans le cadre de notre enquête nous rendent sceptiques sur l’existence d’une réelle volonté de la direction de vouloir opérer un changement radical dans les façons de faire au SPVM », avait-il écrit.

Dans sa poursuite, M. Pichet affirme que le ministre de la Sécurité publique avait pourtant été « satisfait du plan d’action qu’il avait soumis » afin de redresser la situation.

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PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Philippe Pichet, photograph­ié en plein tumulte au quartier général du SPVM après l’arrestatio­n de quatre de ses policiers, le jeudi 7 juillet 2016, à Montréal.

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