Poëti annonce son départ surprise en plein caucus
Le ministre et député de Marguerite-Bourgeoys est le 15e libéral à quitter le navire
QUÉBEC | Le ministre Robert Poëti a causé la stupéfaction de son chef Philippe Couillard et ses collègues libéraux hier en annonçant qu’il quittait la politique au terme de son mandat.
Signe que les relations n’étaient pas au beau fixe avec le premier ministre, qui l’avait dégommé de son poste de ministre des Transports en 2016, le député de Marguerite-Bourgeoys n’a pas cru bon l’informer de ses intentions.
Il a plutôt opté pour prendre tout le monde par surprise durant la réunion des élus libéraux hier matin, le chef inclus. Robert Poëti a insisté pour présenter une vidéo dans laquelle il annonce sa décision de ne pas solliciter un nouveau mandat.
L’ancien policier y remercie ses collègues, les citoyens et même ses adversaires de l’opposition, sans jamais faire référence à son chef.
Le malaise était palpable dans la salle du caucus, notamment en raison de la réaction ahurie de Philippe Couillard, selon plusieurs sources libérales.
« MANQUE DE RESPECT »
« Beaucoup de collègues sont choqués, a confié un élu. C’est un manque de respect au PM. »
Robert Poëti est le 15e député à quitter le navire libéral.
En point de presse plus tard, Poëti a dit vouloir passer plus de temps avec ses proches. Il s’est défendu d’avoir commis un impair à l’égard de son chef.
« Ma relation [avec le PM] est excellente », a martelé Robert Poëti, qui avait été investi comme candidat en décembre dernier.
Philippe Couillard a brièvement remercié son ministre délégué à l’Intégrité des marchés publics et aux Ressources informationnelles.
« C’est une opportunité de renouveau sans précédent, a-t-il enchaîné. J’ai eu une bonne relation de travail avec Robert, il y a eu des moments plus difficiles, il a fait des choses importantes, moi je le remercie. »
CHEZ GARDA ?
Talonné par les journalistes, le ministre Poëti a nié s’être déjà magasiné un nouvel emploi au sein de la firme de sécurité Garda, une rumeur persistante dans les corridors de l’Assemblée nationale.
Il a admis avoir eu une offre de leur part en 2016, lorsqu’il avait été relégué aux banquettes arrière, qu’il avait déclinée.
« Depuis ce temps, il n’y a pas eu d’autre discussion avec Garda, d’aucune façon, pas plus dans les semaines qui précèdent qu’aujourd’hui ou demain », a-t-il assuré.
L’ex-policier n’a toutefois pas été en mesure d’exclure totalement la possibilité qu’il joigne les rangs de l’entreprise après la fin de son mandat.
« Aujourd’hui, je vous dis que je ne vais pas à Garda. Je verrai en octobre, mais actuellement, ce n’est pas ça », a-t-il dit.