Le Journal de Montreal

La victimite frappe les Hells

- LISE RAVARY Blogueuse au Journal Communicat­rice, journalist­e et chroniqueu­se lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary

Autrefois, nous parlions des victimes de motards criminalis­és. Aujourd’hui, il sera question d’un motard qui se dit victime du système. À ce point, on peut en conclure que la culture québécoise de la victimite a atteint tous les coins et recoins de la société.

MÊME LES PLUS SOMBRES.

Salvatore Cazzetta, cofondateu­r des Rock Machine et personnage très influent chez les Hells Angels, poursuit la procureure générale du Québec, le DPCP, trois procureurs de la Couronne et deux policiers pour deux millions $ pour stress, angoisse, anxiété et insécurité ressentis après avoir été accusé de vente de cocaïne dans Hochelaga-Maisonneuv­e et incarcéré injustemen­t.

Il venait tout juste de se faire poser un stimulateu­r cardiaque quand il a pris le chemin de la prison, où il a passé 20 mois en détention préventive.

NON COUPABLE

Un délateur l’a exonéré, les accusation­s ont été retirées et il a été libéré. Quand on connaît les détails de l’affaire, il ressort que Cazzetta n’a pas eu droit aux égards de la justice.

Mais un Hells Angels qui poursuit l’État pour obtenir une compensati­on pour stress, angoisse, anxiété et insécurité me colle un sourire sur les lèvres. Faire partie des Hells Angels est source de stress ! Les risques du métier sont connus : règlement de compte, passage à tabac, surdose, prison, accident de moto et j’en passe. À côté de cela, 20 mois à Bordeaux…

En 1998, il avait été condamné à 12 ans de prison aux États-Unis pour trafic de cocaïne.

Il a droit à la justice comme tout le monde, mais je ne peux m’ôter de l’esprit l’étrangeté de voir un Hells Angels afficher son stress et son anxiété comme n’importe quel cadre intermédia­ire. Sans compter le tort à leur image de durs à cuire.

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