Le Journal de Montreal

Un allié précieux

« Sugar » Hill a injecté une bonne dose de confiance à Steve Bossé

- MATHIEU HORTH-GAGNÉ

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU | Steve Bossé abordait déjà son combat contre Jean Pascal le 29 juin à la Place Bell de Laval avec optimisme et son associatio­n avec Javan « Sugar » Hill, patron du légendaire Kronk Gym à Detroit, lui a donné une dose supplément­aire de confiance.

« Le fait qu’il a regardé mes combats et que cela lui a donné l’envie de s’impliquer, c’est incroyable », a reconnu Bossé, hier, à l’occasion d’un entraîneme­nt public au Dooly’s de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« La présence de Sugar donne beaucoup de confiance à Steve, a pour sa part indiqué Yvon Michel, le promoteur de l’événement. Et c’est la chose la plus importante pour un frappeur de puissance. Un cogneur qui n’a pas confiance est un cogneur démuni. »

Bossé, qui a remporté son premier combat de boxe profession­nel par K.-O. contre le Bolivien Julio Cuellar Cabrera en février, au Casino de Montréal, ne se contentera pas de suivre les conseils de Hill du confort de son foyer. Ce week-end, il prendra la direction de Detroit, où il montera dans le ring du Kronk, un gymnase reconnu comme un des plus durs en Amérique.

« Quand il [Sugar] m’a proposé de l’accompagne­r à Detroit, j’ai tout de suite accepté, même si je savais que ce serait difficile, a affirmé Bossé, un ancien combattant d’arts martiaux mixtes et dur à cuire au hockey. Surtout que cela fait un mois, et mon épouse et mon garçon sont au Saguenay et là, je serai parti pour encore trois semaines.

« Je vais affronter des partenaire­s d’entraîneme­nt de haut niveau. Cela va me permettre d’aller chercher la petite coche que je n’aurais pas pu atteindre ici », a-t-il ajouté.

VIANDE FRAÎCHE

Si Bossé ne sait pas exactement ce qui l’attend au Kronk, Hill, lui, en est bien conscient. « Il sera de la viande fraîche, a lancé celui qui entraîne également Adonis Stevenson. Les gars voudront lui donner une raclée. Ils voudront qu’il sache que tu dois mériter ce que tu gagnes au Kronk. »

« Il va acquérir beaucoup d’expérience rapidement, a-t-il poursuivi. Il affrontera plusieurs boxeurs avec des styles différents. Nous ne travailler­ons pas beaucoup à l’extérieur de ring. »

Le passage de Bossé à Detroit peut aussi être considéré comme un test, un baromètre pour voir comment il va se débrouille­r contre Pascal, un ancien champion du monde.

« Au Kronk, Steve sera entouré de boxeurs affamés, qui n’ont peut-être pas eu leur chance. Il mettra les gants contre eux. S’il passe à travers, il sera aguerri et prêt [pour le 29 juin] », a raconté Michel.

« Il y a un risque qu’il ne soit pas de calibre, a-t-il continué. Si c’est le cas, il ne sera pas de calibre contre Jean Pascal. »

La possibilit­é d’un échec ne semble pas avoir traversé l’esprit de Bossé.

« Pascal fait partie de l’élite mondiale, mais c’est un gars qui se fait toucher, a-t-il expliqué. Je sais que tôt ou tard, je pourrai l’atteindre. Je vais l’amener dans une guerre et je peux le battre par K.-O. »

L’ATTRAIT DE LA PUISSANCE

Si « Sugar » Hill a accepté de travailler avec Bossé, c’est qu’il a constaté que le Québécois a la force de frappe pour changer l’allure d’un combat d’un seul coup de poing.

« La puissance permet d’égaler les chances, a expliqué Hill. Tu ne mèneras pas toujours aux points, mais si tu as cette puissance, tu as une chance. »

Hill ne serait pas embarqué dans l’aventure sans cela.

« Il n’y a rien de plus déprimant comme entraîneur que d’être dans le coin d’un boxeur qui tire de l’arrière au pointage et qui est incapable de mettre son adversaire hors de combat, a-t-il affirmé. Après sept rounds, il n’y a aucune façon de gagner. »

« Sugar a aimé ma mentalité, a quant à lui indiqué Bossé. La façon dont je me bats l’a convaincu et il a vu les lacunes qu’il peut aider à corriger contre Jean Pascal. »

Yvon Michel reconnaît que les chances de victoire de Bossé contre un boxeur de la trempe et de l’expérience de Pascal sont minces. Mais on ne sait jamais, surtout avec un entraîneur comme Hill dans les parages.

« Sugar ne s’est pas associé avec Steve pour tenter de gagner un match d’échecs, a-t-il dit. La force de frappe de Steve est un atout qui fait qu’il a une chance contre n’importe qui.»

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PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN Steve Bossé s’est entraîné sous la supervisio­n de Sugar Hill, hier à Saint-Jean-sur-Richelieu.

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