Le Journal de Montreal

Marianne St-Gelais heureuse d’avoir son destin en main

- MATHIEU HORTH GAGNÉ

La vie d’une athlète de haut niveau est réglée au quart de tour. L’emploi du temps, les repas, le sommeil, tout est calculé pour favoriser les performanc­es. Nouvelleme­nt retraitée, Marianne St-Gelais a laissé cette vie de côté. La multiple médaillée olympique peut enfin goûter à une liberté bien méritée.

« Même si c’est un peu effrayant, c’est ce que je recherchai­s. C’est ce que j’avais envie d’avoir dans les dernières années », a affirmé l’ancienne patineuse de vitesse courte piste, qui a accroché ses lames après les Championna­ts du monde présentés en avril à Montréal.

La native de Saint-Félicien, qui a gagné deux médailles d’argent aux Jeux de Vancouver et une autre quatre ans plus tard à Sotchi, célébrait mercredi soir la fin de sa carrière avec ses amis, sa famille ainsi que plusieurs collègues du monde du sport dans un studio de photo de la rue Saint-Hubert.

Si elle savoure sa nouvelle indépendan­ce, elle reconnaît que cela vient avec une petite dose de stress. « C’est déstabilis­ant, car j’étais habituée d’être encadrée, a-t-elle reconnu. J’avais l’habitude de toujours avoir une équipe autour de moi et du jour au lendemain, elle n’est plus là. »

« Je dois apprendre à reconnaîtr­e ce dont j’ai besoin et prendre les décisions qui sont bonnes pour moi, a-t-elle ajouté. Je me donne le droit de me planter. C’est comme dans le sport. On fait des choix et il faut accepter que parfois ça ne fonctionne pas. »

ANNÉE DIFFICILE

L’année 2018 n’a pas été de tout repos pour St-Gelais, qui, en plus de ne pas connaître les résultats escomptés aux Jeux de Pyeongchan­g, s’est séparée de son conjoint de longue date, le patineur Charles Hamelin.

« Il y a eu beaucoup de finalités cette année, a-t-elle raconté. Je le vois comme un bon moment pour tout recommence­r. Parfois, il faut vivre des choses difficiles pour connaître un meilleur départ. »

« Mais ces choses ne sont pas reliées, a-t-elle insisté. Ce n’est pas parce que j’ai mis fin à ma carrière que ma relation s’est terminée. »

UN EXEMPLE

Parmi les invités d’hier se trouvait une des révélation­s des derniers JO, Kim Boutin. La patineuse de 23 ans a remporté une médaille d’argent et deux de bronze en Corée du Sud. De son propre aveu, St-Gelais a été un exemple pour elle dans sa jeune carrière.

« En 2017, quand elle a obtenu son deuxième titre de vice-championne du monde, j’ai vraiment commencé à prendre plus de conseils d’elle, car j’avais des objectifs semblables », a indiqué Boutin.

« J’avais beaucoup de questions. J’étais un peu la fatigante qui la suivait partout, a-t-elle raconté en riant. Mais ça lui faisait plaisir de m’aider. Elle m’a donné de gros coups de main, surtout en préparatio­n mentale. »

AVENIR EN TÉLÉ

Même si ses plans ne sont pas coulés dans le béton, St-Gelais espère poursuivre une carrière à la télévision.

« Je pense que c’est quelque chose qui pourrait me motiver autant que le sport alors je me donne toutes les chances d’explorer cet univers », a indiqué celle qui a notamment tenu une chronique à l’émission Entrée principale, sur les ondes de Radio-Canada.

« Il y a des choses que j’ai faites, mais je n’ai pas encore eu de réponses, a-telle dit. Je suis en attente. Il y a de belles occasions. J’espère qu’il y en a qui vont se concrétise­r. »

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DOMINICK GRAVEL PHOTO AGENCE QMI, Nouvelleme­nt retraitée, Marianne St-Gelais peut enfin goûter à une liberté bien méritée.

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