Chagnon garde son vin secret
Jacques Chagnon a soutenu que le prix des bouteilles ne serait pas ventilé
QUÉBEC | Le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, n’a pas l’intention de ventiler les dépenses en alcool lors des missions parlementaires ni « celles du teinturier pour vos petites culottes ».
« [Le coût des bouteilles de vin] va être inclus dans le montant global », a lancé le député libéral lors d’une mêlée de presse à la sortie d’une réunion du Bureau de l’Assemblée qui portait sur la transparence des missions à l’étranger. « Il ne sera pas détaillé ? » a alors demandé un reporter. « Et pis, le coût du teinturier pour vos petites culottes non plus », a rétorqué M. Chagnon, visiblement courroucé.
SOUS PRESSION
Jacques Chagnon est sous pression depuis la publication d’un reportage du Journal qui faisait état d’exagération dans les dépenses des députés lors des voyages à l’international. En avril, les partis ont adopté à l’unanimité une motion présentée par Québec solidaire (QS) suggérant ainsi à l’Assemblée nationale de faire preuve de plus de transparence.
Outre la question du vin, Jacques Chagnon a annoncé que les dépenses de missions seraient désormais ventilées, sans donner d’exemple concret. Les autres mesures de transparence seront laissées aux députés de la prochaine législature, après les élections, alors que les fonctionnaires ont été mandatés pour recenser « les meilleures pratiques » au Canada.
ALCOOL À VOLONTÉ
Jacques Chagnon n’en est pas à sa première déclaration controversée sur cette question. En avril, lors d’une entrevue avec Le Journal, il admettait d’ailleurs qu’il paie la traite aux élus qui participent à ses missions à travers le monde, dans un esprit de « teambuilding ».
Des élus affirmaient sous le couvert de l’anonymat au Bureau d’enquête que le président Jacques Chagnon abusait en dépensant beaucoup en vin et en nourriture, par exemple. Selon nos sources, lors de la mission à Berne, en Suisse, en 2015, un chalet dans les montagnes a été loué. Il y avait de l’alcool à volonté et un souper traditionnel suisse.
Jacques Chagnon n’avait pas nié. « C’est le genre de chose que je fais, effectivement, chaque fois qu’on est en mission. Et c’est ça. Mais on n’est pas dans l’orgie du 12e siècle, dans la Toscane, avec la famille Médicis », avait indiqué le député libéral de Westmount-SaintLouis en entrevue avec Le Journal.